Chiantissima!
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La caméra est posée discrètement. Elle filme l'intérieur d'une grande maison. Plan fixe avec travelling latéral. Très peu de cadrages rapprochés. Étonnamment ce choix esthétique place le spectateur en dehors de la scène et de ses protagonistes. Cela rend le regard plus intrusif. Il est le voyeur. Le voisin qui regarde par la fenêtre.
1971 à Mexico. Une famille "caucasienne" et leurs servantes amérindiennes. Une femme de la classe moyenne supérieure et ses enfants, délaissés par leur mari et père. Les deux bonnes à tout faire sont à leur service quasiment jour et nuit.Malgré la différence de caste, les filles sont considérées comme faisant partie de la famille du coté des nantis. Des membres de la famille à qui on donne des ordres la journée durant. Le lien affectif est là. Il est fort. Il l'est aussi insidieusement au dépend des plus faibles.
Le cinéaste s'attarde sur Cléo une des deux employées. Cléo est douce, "de bon commandement" et a l'air de considérer sa situation comme normale. Elle essaie de se créer une vie en dehors de celle de ses patrons, mais apparemment son destin est scellé à celui de ses employeurs.
Le scénario est plutôt atypique, on sent une grande tendresse traverser le film. Alfonso Cuaron nous raconte son enfance.
Très construit en terme de mise en scène, Roma est un long métrage touchant et remarquable. Au final l'auteur semble avoir arrondi les angles et les souvenirs. Le risque d'une autobiographie.
Le Lion d'Or de la Mostra de Venise méritait peut-être une oeuvre plus épicée.
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Créée
le 17 févr. 2019
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