"Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches méprisables et sensuels"
A. de M...
Budget ridicule pour casting de rêve !
Voyez plutôt : Christopher Walken, Steve Buscemi, rien que ça dans des seconds rôles.
Pour réaliser sa comédie musicale, John Turturro, acteur fétiche des frères Coen, a été confronté aux problèmes financiers d'un débutant dans le métier, d'un gars à qui on ne veut pas donner sa chance pour ne pas prendre de risque.
Avec une somme de 5 millions accordée par United Artists, le cinéaste a dû rallonger lui-même le budget et fait appel à des amis pour travailler avec lui.
La sortie du film a été elle aussi, tout un poème. Face à la désertion de la MGM et de Sony pictures qui se rejettent la balle, le film est distribué par l'auteur lui-même dans quelques salles new-yorkaises. Deux ans de batailles juridiques pour que les distributeurs sabordent cette comédie musicale sombre et osée.
Je vous laisse imaginer à quel point je me suis amusée pour obtenir le DVD en VOST (le film n'est jamais sorti dans l'hexagone malgré une présentation réussie à la Mosta de Venise) et le plaisir que mon lecteur a eu à dévorer la galette tant convoitée. Mais on m'a dégoté une des rares éditions restant disponible et I'm happy ! (Droopy face)
Mes principales motivations : voir ce film de John Torturro ET avec Kate Winslet. Susan Sarandon et James Gandolfini comme cerises sur le gâteau, ne sont pas à oublier.
Je voulais voir tous les films avec Miss Kate ! C'est maintenant chose faite si je laisse Divergente de côté et Enigma qui est introuvable avec des sous-titres.
Le sujet est rebattu : un homme est partagé entre son épouse qui le hait et sa maîtresse sexy mais...
Les deux lui en demandent trop, pauvre homme !
Le film s'ouvre sur une réflexion qui indique à quel point l'affection d'un homme pour unr femme est inconstance et basée sur la satisfaction immédiate.
Un enfant éternel en quelque sorte. "J'apprends lentement mais je grandis".
Gros plan sur les papilles dermiques et les pores exocrines des crêtes dermiques d'un gros orteil gauche qui ronfle en gigotant.
Au bout de cet orteil : James gandolfini endormi qur un canapé. Entre dans cette pièce obscure, une ultra sexy Mary-Louise Parker qui donne une cigarette à fumer à cet orteil masculin. Cri du propriétaire de l'orteil => générique montrant une Kate Winslet fantasmatique dansant avec une clope au bec, rousse comme jamais. Splendide !
La suite est un gros délire musical sexy et jubilatoire. Du grand et bon n'importe quoi à savourer pleinement.
Les costumes sont de vastes blagues faites aux acteurs qui s'en donnent à coeur joie chacun dans leur registre. Il faut voir Kate chanter ce vieil air italien et demander à James si son amour est aussi "vrai" que le sien ; si ses douces paroles sont dignes de confiance ou s'il va les oublier quand il aura autre chose en tête...
La tête que fait Gandolfini sur le lit est à se tordre... On sent la panique, le désaroi et on lit : "Punaise, comment je vais m'en sortir et continuer de me la faire...".
Ah la danse des parturientes... Mémorable également !
Je ne dirais plus qu'une chose sinon je vous gêcherais la surprise : ce film est une bonne grosse tranche de rire comme on en goûte rarement, une pépite de la comédie américaine déjantée et loufoque.
Torturro ose, il bouscule son spectateur et ça fonctionne !