Le PDG Romuald Blindet prend une leçon de vie de la part de la femme de ménage antillaise de son entreprise. On peut résumer ainsi cette fable sociale qui, peut-être, se transformera en conte de fée pour la courageuse Juliette et ses cinq enfants.
D'abord mises en parallèle, les existences du patron et de la femme de ménage illustrent de façon convenue mais édifiante des conditions radicalement opposées: vie domestique et familiale ouatée pour le patron de Blanlait, inconfortable pour la banlieusarde aux fins de mois compliquées et au F2 trop étroit. L'improbable rencontre entre les deux a pourtant lieu.
La relation ancillaire entre Romuald et Juliette est cocasse; elle exprime, tout en égratignant comme il se doit les moeurs capitalistes et en rendant hommage à l'abnégation d'une sans grade, l'adage "on a toujours besoin d'un plus petit que soi". On est en pleine convention évidemment, encore plus lorsque le PDG s'éprend de l'employée et découvre grâce à elle qu'il y a une vie au-delà du 16ème arrondissement. On est en pleine convention mais on veut bien se laisser séduire par cette charmante histoire parce qu'elle est bien ciselée, moralement réjouissante et qu'elle s'appuie sur un sympathique duo d'acteurs, mention particulière à l'inconnue Firmine Richard, tellement authentique en "mère-courage" et matrone antillaise.