Ronal le barbare, c’est d’abord un trailer, début 2011. Crée pour l’occasion, sans extraits du film, il pose l’ambiance du film : il se moquera des gros barbares velus à la Conan, avec un humour bien trapu.
Car Ronal ne l’est pas, ni velu, ni trapu. C’est un maigrichon pleurnichard qui n’a rien de ses frères et sœurs barbares, amateurs de crânes cassés, de muscles huilés et des plaisirs de la chair. Mais à cause de sa négligence, sa tribu est kidnappée par les soldats du terrible Volcazor, qui ne veut rien de moins que faire revenir un mal ancien. Accompagné d’un apprenti barde amateur de hard-rock, d’une jeune femme forte en muscles et en principes et d’un elfe un peu efféminé, il va leur montrer que le courage n’atteint pas le nombre de centimètres cube de muscles huilés.
C’est le prétexte d’une grande aventure, entre rencontres farfelues et lieux qui feront voir du pays.
Qu’on se le dise, l’humour est gros comme un biceps de cimmérien, absolument pas à la portée d’une tendre oreille enfantine. C’est l’humour bière et couillu. Il fonctionne pour se moquer de ses barbares imbus de leur corps et sans grande cervelle, mais ce sera aussi le ressort comique de gags un peu embarrassants. Comme celui de la potion d’invincibilité qui ne recouvre pas tout le corps, mettant en évidence le sac à bourses du héros qui va en voir des vertes et des pas mûres dans une séquence qui s’éternise.
L’avènement de l’animation 3D aura permis à de nouvelles équipes de proposer des films d’animation pour un public plus grand, comme l’excellent La Véritable histoire du chaperon rouge en 2006 puis sa suite (moins bonne), Free Jimmy la même année, et sans oublier Ronal qui nous vient du Danemark. Des films qui n’auront pas eu la reconnaissance d’un Pixar ou le succès critique de Dreamworks ou Sony Pictures Animation, mais qui aura permis de faire connaître de nouveaux talents qu’ils soient américains, norvégiens, ou danois.
Malheureusement, cela passe aussi par une technicité moindre, une animation 3D parfois grossière, une modélisation sans charme. Ronal date de 2011, et ses créateurs ont déjà fait d’autres films avant, inconnus par chez nous, le film a pour lui cette expérience, et le résultat ne fera pas pleurer des yeux. Il y a quelques faiblesses, et on ne peut pas le comparer aux grosses productions connues, mais le film est solide, autant graphiquement qu’esthétiquement. Le film contient certains passages assez impressionnants, à l’image de ce combat final qui a dû faire chauffer les ordinateurs de création 3D danois.
Le Danemark avait déjà participé au genre du film barbare que sont Conan ou Red Sonja, avec des acteurs tels que Brigitte Nielsen et Sven-Ole Thorsen. Ceux-ci prêtent leurs voix pour le film, hélas seulement pour le doublage original. Absent de l’édition physique française, quel dommage, mais on a un convaincant Kev Adams, oui oui, à la place. Le pays danois nous offre ainsi une nouvelle pierre aux films de barbares, en les détournant, mais pour proposer un bon petit film, convaincant et entraînant, et malgré tout assez original. Tant qu’on aime son humour.
Vous n’êtes pas convaincu ? Visionnez le premier trailer, puis la scène du générique. Attention, vous risquez de faire le signe des cornes et de secouer votre tête de haut en bas.