Towards the within
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La Californienne Brie Larson a remporté l'Oscar de la meilleure actrice pour son interprétation d'une mère séquestrée dans Room, le dernier film de Lenny Abrahamson.
Dans un exigu sous-sol, Ma (Brie Larson) et son fils Jack (superbe Jacob Tremblay) sont séquestrés pendant plusieurs années par un homme dont ils ignorent jusqu'au prénom. La mère fait tout pour protéger cet enfant né des abus de celui qu'elle a baptisé "Old Nick".
Attention, film oppressant, Room est déconseillé aux âmes sensibles. Car sa violence psychologique est aussi sa force. Adapté d'un roman d'Emma Donoghue, il plonge dans le quotidien d'une otage sans nom. Enfermée depuis sept ans, avec pour seul horizon un velux inaccessible, cette Natascha Kampusch de l'Ohio baigne en plein syndrome de Stockholm. Heureusement, elle a son fils.
Insoutenable et optimiste
L'enfermement comme thème cinématographique est un exercice délicat mais l'Irlandais Lenny Abrahamson s'en sort grâce à sa réalisation jamais racoleuse, toujours bien dosée. Il plonge le spectateur au cœur de l'horreur. Sa caméra, tour à tour spectatrice puis subjective, nous montre ce que les personnages voient. Dans les yeux de Ma, l'horreur et le renoncement, dans ceux de Jack, l'innocence et l'espoir.
Noir, le film est porté par cette infime lueur qui s'échappe du toit, par cet enfant qui joue et par cette mère qui lui ment. C'est difficile et délicat, insoutenable et optimiste. Suffisamment équilibré pour ne pas plomber le moral. La deuxième partie du film est elle aussi réussie, entre espoir et doute permanent.
Ce Room joue sur le délicat équilibre des mondes. Sensible sans être voyeur, il fait preuve d'une humanité rare, et oublie le manichéisme pour se concentrer sur ce très beau couple de cinéma que forment Brie Larson et Jacob Tremblay. La première mérite son Oscar de la meilleure actrice car elle incarne les failles d'une victime sans apitoyer. Troublant mais nécessaire sur un pareil thème.
Créée
le 8 mars 2016
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