Towards the within
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4
J'attendais avec impatience de pouvoir voir Room, notamment pour voir l'interprétation (récompensée) de Brie Larson mais également par curiosité du point du vue adopté.
En effet, tout le film est centré autour de Jack, incarné par le jeune et visiblement (très) talentueux Jacob Tremblay.
Joy, une jeune femme, vit en compagnie de son fils dans un monde particulier, où les chaises et les armoires sont le seul paysage, la fenêtre le ciel tout entier, où les souris et les moustiques sont réels mais les chiens et les écureuils sont imaginaires.
Joy tente d'élever son fils comme elle peut, de lui apprendre ce qu'un enfant doit savoir ; à peu de choses près.
Jack est intelligent, malin, malicieux et un peu capricieux.
Il a tout vu et tout fait dans le monde.... En tout cas dans le sien, The Room
Il est heureux et pourtant voilà que sa mère l'oblige à sortir de ce monde. Il n'y avait que celui là pourtant, tout le reste c'est pour la télé, non ?
Non. Et à cinq ans, Jack découvre enfin ce qu'est vraiment le monde, la vie, sa mère.
J'ai trouvé ce film absolument incroyable, et c'est d'ailleurs pour cela qu'il obtient la note maximale pour moi.
Le sujet de l'enlèvement, de la séquestration, du viol est récurrent dans les productions américaines (et autres d'ailleurs !) et pourtant, le parti pris de raconter cette histoire terrible et merveilleuse en même temps à travers les yeux d'un petit garçon, fruit même de ce cauchemar et pourtant tellement loin de le réaliser, donne un aspect nouveau à cette thématique.
Les différentes parties du film ont toutes un intérêt particulier et les dialogues sont forts dans presque tous les cas.
La première partie, dans la Room, est oppressante, mystérieuse. On comprend rapidement ce que font les deux protagonistes dans cette pièce minuscule et pourtant les détails arrivent doucement. Les journées s'enchaînent et c'est l'occasion de se demander ce qu'il va arriver par la suite, d'espérer pour les deux prisonniers.
Chacun est défini par ses émotions : la peur et l'espoir pour Joy ; l'innocence et la curiosité pour Jack.
La vitesse d'enchaînements des plans de la seconde partie contraste avec la lenteur de la précédente ce qui contribue à se mettre à la place des héros. Alors que l'on prenait le temps de réfléchir à ce que pouvait ressentir la jeune femme, on prend soudainement en pleine face le flot ininterrompu de paroles et d'actions créé par son retour, et l'on se sent aussi perdus qu'elle.
Pourtant, tout cela nous permet aussi de nous rendre compte que la personne que l'on a découvert dans la Room n'a plus rien à voir avec l'adolescente d'avant.
De même, alors que Jack semblait être un petit garçon éveillé, mature et plein de vie, on se rend compte de toutes ses carences, de tout ses manques.
Le film n'est jamais larmoyant : ni scènes de viols insoutenables (puisque là n'est pas le propos du film, et c'est tant mieux), ni retournements de situations tragiques, ni retrouvailles démesurées. On suit, simplement, la vie d'une jeune fille qu'une rencontre fait basculer et qu'un tapis sauve. On essaie de se mettre à sa place et de comprendre ; comment réussir à survivre dans l'horreur, comment réussir à vivre après.
Finalement, on est subjugués par l'espoir que transmet le film, malgré toutes les horreurs. Parce que la Room n'est plus le monde entier ; parce qu'après tout Jack est un petit garçon normal ; parce que l'amour de Joy est inconditionnel.
Jack a 5 ans, et s'il ne connaît pas tout du monde, il a tout compris de la vie.
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Créée
le 19 mars 2016
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4 j'aime
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