Rosalie, accompagnée de son père, se prépare à l'étape attendue, obligée et redoutée de la vie d'une femme du début du 20ème siècle: le mariage.
Dès la nuit de noce, elle va devoir montrer à Abel son mari l'objet de sa différence : son extrême pilosité, sur son torse et sur son visage, que Rosalie a pris l'habitude de méticuleusement raser.
Face au mutisme et au rejet de son mari, un ancien soldat marqué par la guerre, Rosalie, pour se sentir utile, pour se sentir vraie, engage un pari: faire de sa barbe une force et l'arborer avec fierté. Cette curiosité va avoir un franc succès pour le café d'Abel, au grand dam du chef de l'usine qui règne sur le village.
Tableau champêtre, ancré dans un paysage rural et bucolique, le film marque par son authenticité et son naturel. Il y a peu de musique, mais un grand travail sur les sons de la nature et les respirations des personnages, qui sont mises en avant.
Les personnages sont touchants dans leur sensibilité et leur vulnérabilité, qui font leur force. Ils sont interprétés par des acteurs de choix.
Ode au courage, à l'amour, à la différence, le film saura séduire par sa spontanéité et le traitement perspicace de la perception de la différence, dans ce qu'il a de violent et de beau.