Elle a des couilles sous ses poils
Rosalie dissimule son hirsutisme. Pour éviter l’ostracisme, elle est contrainte de se raser. Un homme l’épouse en ignorant son secret.
Le métrage est une réflexion intéressante sur l’ostentation, les convenances physiques et le paraître, soucieux de respecter les inquiétudes féministes modernes. En effet, c’est une habile illustration de l’aphorisme sartrien « L’enfer, c’est les autres » en appelant à endosser ses particularités ; on observe une diversité de réactions et la curiosité des quidams pour une demoiselle arborant fièrement une pilosité excessive est incroyablement lucrative. Le couple s’affranchit des normes conventionnelles et le mari lutte contre des velléités uraniennes en faisant abstinence avec son épouse. De plus, il est assez cocasse de visionner une femme à barbe qui s’adonne au plaisir solitaire. On ne peut que succomber face à la prestation solaire de Nadia Tereszkiewic (même lorsqu’elle porte la barbe). Quant à Benoît Magimel, il sublime aisément son personnage de rustre désemparé qui finira par accepter la différence de sa beauté velue. Néanmoins, certaines scènes se complaisent dans une tonalité doloriste. Bref, une œuvre au poil.