Trop anodin, un film qui semble ne jamais démarrer, dont on reste extérieur, mais qui s'illumine sur

C’était un beau sujet, plutôt rare au cinéma si ce n’est la sortie prochaine de « Les jeunes amants » qui met également en scène une relation entre une femme d’âge mûr jouée par Fanny Ardant et un homme qui pourrait être son fils incarné par Melvil Poupaud. Mais dans « Rose » ce n’est que l’une des intrigues secondaires et c’est d’ailleurs l’un des problèmes majeurs de ce long-métrage anecdotique : plutôt que de se focaliser sur la trajectoire du personnage principal, la Rose du titre, le scénario s’emmêle les pinceaux avec des sous-intrigues, mettant en scène ses enfants, peu intéressantes et banales. Ou alors pas assez développées pour qu’elles soient justement captivantes. Et on était également content de retrouver une actrice tout aussi rare sur les écrans, la grande Françoise Fabian. Et elle n’est pour rien dans la déception que procure ce film tant elle rayonne mais elle ne parvient pas à elle seule à contrebalancer les errances et mauvais choix pris par Aurélie Saada.

« Rose » c’est typiquement le genre d’œuvre dont on se sent exclu. Pas concerné. Un film qui laisse la plupart du temps son spectateur en dehors. En témoignent les nombreuses scènes de repas ou de fêtes, interminables et aux dialogues sans intérêt, qui nous excluent par leur côté peut-être trop banal encore une fois. Tout le monde n’est pas doué pour mettre en scène la vie de tous les jours en la rendant cinématographiquement parlant intéressante. Et ici c’est flagrant et plutôt ennuyant. Comme lorsqu’on se retrouve à une soirée avec des inconnus qui se racontent de anecdotes mais dans lesquelles on n’est pas partie prenante. De surcroît, on a la désagréable impression que le film ne démarre jamais! Ces séquences peu intéressantes s’enchaînent dans une torpeur déprimante sans jamais nous émouvoir et encore moins nous faire sourire. Et, quand enfin, le film prend son sujet à bout de bras et semble commencer à rentrer dans le vif (l’émancipation tardive en tant que femme d’une récente veuve donc), c’est déjà la fin. Il n’y a pas plus frustrant.

Et pas mal de scènes durant la dernière demi-heure, assez réussies au demeurant, viennent nous rappeler ce que « Rose » aurait pu être si tout le long-métrage avait été de cet acabit. La scène où Fabian prend sa voiture sur « I love you baby » de Diana Ross est très belle tout comme celle où elle rentre saoule d’une soirée est drôle. Et que dire de ce beau final avec son monologue envers ses enfants réunis. Mais c’est bien peu sur plus d’une heure et demie de projection et on regrette que cette fin ne soit pas le début du film. Ajoutons à cela une image quelconque et des seconds rôles pas toujours convaincants pour ce film anodin et décevant. Sur le même thème revoyez plutôt le magnifique « Elle s’en va » d’Emmanuelle Bercot avec Catherine Deneuve.

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