C'était pas le film idéal pour rendre hommage à un des plus grands films de tous les temps...!!!
Avant-dernier film d'Otto Preminger, bon je n'ai pas encore vu son dernier pour me prononcer de manière certaine dans ce sens, mais ce "Rosebud" est l'oeuvre d'un grand réalisateur qui n'était plus que l'ombre de lui-même...
Les dix premières minutes du film, de très loin les meilleures de tout le film, semblent vouloir donner de la consistance aux terroristes kidnappeurs palestiniens en présentant même parmi eux un personnage de femme paralysée psychologiquement après la mort de ses enfants... Mais on peut se demander à quoi sert cette présentation puisqu'on ne verra plus ce personnage par la suite alors qu'on pensait légitimement qu'elle aurait servi par la suite l'intrigue... On va ensuite sur le yacht "Rosebud", où la fille d'un très riche homme d'affaires français est amoureuse d'un professeur communiste, on peut se demander le pourquoi de cette histoire d'amour puisqu'elle ne sera absolument non plus exploitée par la suite. Preminger s'éparpille dans plusieurs histoires mais ne va jamais jusqu'au bout d'une seule.
Mais s'il n'y avait que ça... Peter O'Toole est un agent au service de la CIA qui a l'air d'accomplir sa mission avec autant de facilité que l'organisation d'un vide-grenier, la distance géographique n'est pas du tout mise en valeur on passe de Paris à Berlin, de Berlin à Israël, d'Israël à la Corse, etc... comme si chacune de ces destinations étaient juste à deux-trois pâtés de maison l'une de l'autre. On entre dans un camp de terroristes comme si on s’incrustait joyeusement dans une fête à laquelle on n'est pas invitée. Bref bonjour la crédibilité...
La caractérisation des personnages n'est guère mieux. Peter O'Toole est cool juste cool, le communiste est 24 heures sur 24 communiste, les filles de riche pourries gâtées restent pourries gâtées. Aucune évolution psychologique pour personne, aucune psychologie tout court d'ailleurs...
On sent bien que l'ambition du réalisateur de "Laura" était de dénoncer les terroristes palestiniens qui empêchent toute possibilité de paix avec Israël mais aussi les israéliens qui se permettent de commettre des atrocités sous l’œil bienveillant des occidentaux, mais ce discours de fond est entièrement noyé sous la médiocrité de la mise en scène et du scénario.
C'était pas le film idéal pour rendre hommage à un des plus grands films de tous les temps à travers son titre, car c'est la plus mauvaise oeuvre que j'ai vue d'Otto Preminger.