Article original sur Le mag du ciné.
Prenez des canettes de Red Bull, et plongez dans cette affaire sans queue ni tête. Arnaud Desplechin offre un grand moment d’ennui à la Compétition cannoise avec Roubaix, une lumière.
Qu’a voulu faire Desplechin ? Tester la patience des festivaliers devant 2 heures de vide sans doute. Des interrogatoires longs et repétitifs et qui n’ont pas de sens, on avait déjà eu notre dose avec Au poste de Quentin Dupieux, qui s’est d’ailleurs bien amélioré depuis. Ici, on tourne en rond et au lieu de cultiver l’absurde, Desplechin nous ennuie, nous berce même. Difficile après des jours de festival de se coltiner un tel film, on pensait avoir eu notre dose d’ennui avec Little Joe mais c’était sans compter le deuxième téléfilm présent en compétition après celui des frères Dardenne. C’est une certitude, les exigences à Cannes sont plus hautes, lorsque l’on voit 4 à 5 films par jour, on espère un minimum être percuté mais il n’en est rien avec Desplechin. Certains moments laissaient pourtant croire à un film policier où la philosophie se mêlait un peu à l’intrigue et où la chronique sociale prendrait la place d’un film choral. Au lieu de ces possibilités, le réalisateur s’engouffre dans un récit policier dans lequel il arrive à rendre tous ses acteurs mauvais (Roschdy Zem sauve encore les meubles). Les pistes étaient intéressantes, cette histoire de domination et d’influence inconsciente entre deux personnages féminins tenait la route si les actrices n’avaient pas été rendues seulement bêtes dans leurs personnages.
Il serait temps d’en finir avec les chouchous de la Croisette.