Un nouveau lieutenant arrive au commissariat de Roubaix et rencontre le commissaire Daoud.

On comprend rapidement qu’on s’attardera sur cette relation, entre le premier, cérébral, et le deuxième, plus sensible, connecté à ses émotions et qui… Ah non ? Oh d’accord.

Ah oui, on va suivre la traque du violeur de Wazemmes, dans une enquête nocturne et dont le dénouement ne sera pas du tout balayé du revers de la main comme si ça n’avait aucune importance… Ah si ? Bon…

On peut quand même avoir un protagoniste qu’on suit un peu ? Parce que Roshdy Zem joue très bien, mais son personnage ne vit pas grand chose, c’est peu à se mettre sous la dent. Ah si tient, il dit à chaque femme qu’il rencontre qu’elle est belle, comme un boomer problématique qui se croit sensible. Pas tellement la faute de l’acteur je dirais, plutôt du scénario, qui d’ailleurs enchaîne les monologues littéraires qu’on écoute même pas. On ne va pas au cinéma pour écouter quelqu’un nous lire un livre ou, encore pire, son journal intime.

Finalement, l’action finit par se recentrer sur une affaire, mais trop tard, on ne s’attache plus à rien, plus à aucun personnage.

Il y a une dynamique intéressante, pourtant, qui commence à se former autour de deux femmes (Léa Seydoux et Sara Forestier) présentées comme « cas sociales », comme tous les autres habitants de Roubaix présents dans l’histoire (super le sens de la mesure et le combat des préjugés), mais comme je disais, c’est trop tard, on a décroché.

En plus de ça, tous les dialogues sont mi-réalistes mi-littéraires, rendant la tâche ardue aux quelques bons comédiens qui essaient de jouer autrement que dans tous leurs autres films et, surtout, avec crédibilité.

Même l’ambiance générale, qui semblait pourtant être le point fort de l’œuvre, tombe complètement à plat.


Point positif : l’image est travaillée, mais ça fait surtout un joli verni sur un bocal de vide.


Donc si vous voulez regarder un bon polar, regardez plutôt La Poursuite Impitoyable, The Crying Game, Donnie Brasco, L’Horloger de Saint-Paul, The Offence ou même la série Monk (on ne regarde jamais assez Monk).


Allez, salut.

quabo
2
Écrit par

Créée

le 6 déc. 2024

Critique lue 5 fois

quabo

Écrit par

Critique lue 5 fois

D'autres avis sur Roubaix, une lumière

Roubaix, une lumière
PjeraZana
5

Malaise et leçons du Commissaire Desplechin

Contrairement aux idées reçues, Arnaud Desplechin, le pape contemporain des auteurs français, a toujours été attiré par le cinéma de genre(s) dans des formes plus ou moins contournées voire...

le 18 août 2019

42 j'aime

1

Roubaix, une lumière
Seemleo
7

La mère Noël est une ordure

Pour une fois l'allumé Desplechin nous pond une oeuvre relativement classique dans sa trame et parfaitement compréhensible intriguement parlant. L'atmosphère de cette ville du nord que l'on présente...

le 26 août 2019

30 j'aime

7

Roubaix, une lumière
EricDebarnot
7

Ma ville, ma lumière...

Je crois qu'on n'échappe jamais totalement à la ville dans laquelle on a été enfant, adolescent... Desplechin portait Roubaix en lui, et toutes ses frasques dans les milieux bobos / intellos...

le 25 sept. 2022

25 j'aime

12

Du même critique

Un homme pour l'éternité
quabo
8

Critique de Un homme pour l'éternité par quabo

Nous sommes en 1519 après Jésus-Christ. Toute l’Angleterre est d’accord pour que le roi divorce… Toute ? Non ! L’irréductible Thomas More résiste encore et toujours etc etc…Ce film, adapté de la...

le 6 déc. 2024

Heureux comme Lazzaro
quabo
3

Critique de Heureux comme Lazzaro par quabo

Heureux comme Lazzaro se présente comme une fable, un récit traitant du mal du monde moderne et de l’égoïsme des hommes, souhaitant dénoncer à coup de poésie, exhorter à la pureté. Mais en...

le 11 juin 2024