Parce que ce film m’a intrigué en voyant sa bande annonce, je me lance dans la critique de Rubber. Ce long, très très long métrage (bien que d’une durée d’une heure et demi) est une création artistique signé Quentin Dupieux, allias Mr Oizo, le DJ. Petite anecdote pour planter le décor, ce film a été tourné en 14 jours, pour un budget de 500 000$ et certaines rumeurs tendent à dire que le film aurait été tourné avec des appareils photo numériques, visiblement de très bonne qualité néanmoins.
L’histoire est en soit le seul intérêt du film, dans la mesure où elle est totalement loufoque. On frôle ici la série Z. Il s’agit de l’histoire d’un pneu vivant. Oui, d’un pneu ! Ce dernier en l’occurrence roule, roule, et roule encore pendant des heures et tue tout ce qu’il trouve sur son passage. Je ne sais pas ce que ce type prend pour avoir de telles idées, mais ça doit être de la bonne ! Enfin comble du paradoxal, on pourrait se dire que le pneu tue en roulant sur les gens. Eh bien non, pas du tout, il se met à vibrer et cela fait exploser la tête de ses victimes.
Vous l’aurez compris, ce film s’adresse à un public averti, fan des films perchés. Le problème dans cette histoire c’est que rien ne peut caractériser ce joyeux navet. Tout de suite en voyant la bande annonce, j’ai eu l’impression d’être en présence d’une pseudo parodie hilarante, mais rien de tel. J’ai eu même la sensation de me retrouver en face d’un Evil Dead (de Sam Raimi), qui est devenu au fur et à mesure des années une véritable parodie avec sa célèbre scène de viol avec un arbre, à savoir le premier viol végétal sur une femme de l’histoire du cinéma et je pense (j’espère même) le seul.
Donc l’idée de base est vraiment géniale, mais je trouve que ce film n’est clairement pas assumé. Je m’attendais à voir un film classé dans le top10 du site narnard.com mais rien de tout cela. C’est juste un film creux et débile, où la seule prouesse a consisté à faire rouler ce pneu mécaniquement. Le film est très lent et devient interminable. Qui plus est, on sait tout le temps comment les victimes vont mourir, donc il n’y a aucun suspence et au bout d’une demi-heure, on en a clairement fait le tour.
Néanmoins deux tout petits points positifs, la participation de Gaspard Augé (du groupe Justice) pour la bande son de fin et celle de Roxana Mesquida en tant qu’actrice (car elle est vraiment superbe).
Vous l’aurez compris, ce film est un navet, mais merci de m’avoir fait découvrir un délire aussi perché que ce dernier. En gros, si vous n’aimez pas le Scrabble lors de vos vacances chez Mamie et qu’il pleut dehors, regardez ce film, sinon oubliez-le !