Déjà avec Steak, Dupieux était parvenu à livrer une comédie si sombre que le mélange détonnant déroutait. Avec Rubber, le cinéaste touche à l'essentiel du cinéma : une caméra, un sujet filmé, une histoire. L'histoire de ce pneu serial killer complètement barrée de prime abord cache en réalité une vraie réflexion sur le cinéma qui, sous couvert d'être une industrie, dépense des millions par films pour des effets créés par ordi et des cascades avec pyrotechnie pour en foutre plein la vue. Chez Dupieux, une télécommande, un pneu téléguidé et trois pétards pour les explosions et hop, c'est dans la boite. Une belle leçon de cinéma système D, une mise en abyme du spectateur et de la raison d'être du spectacle et une critique cinglante de ce qu'il est devenu.