Il me tardais de voir voir ce fameux Rubber, dont j'ai beaucoup entendu parler notamment pour son synopsis minimaliste.
Tout est annoncé d'emblée, avec un monologue de Jack Plotnick, ce film ne cherche pas de raisons. Il ne faut pas chercher la moindre logique aux évènements: le format du thriller lent, le cinéma avec des jumelles, la dinde empoisonnée, le pneu sentimental. On avance dans le visionnage avec une certaine incompréhension mais un sentiment de familiarité caractéristique du cinéma de Quentin Dupieux.
On retrouve aussi un parallèle avec la vision de Quentin Dupieux du cinéma (voir le très bon doc Quentin Dupieux - Filmer fait penser): une atmosphère à l'américaine, un peu de gore, des explosions artisanales et peu réalistes, des situations ubuesques et un lâcher prise obligatoire pour le spectateur. On le retrouve en plus dans la bande originale, sous le nom de M. Oizo, une BO originale qui correspond parfaitement à l'atmosphère du film.
Au final si j'ai été déçu, ce n'est pas du film en lui même mais bien du pitch réducteur. Ce n'est pas juste les aventures d'un pneu, c'est une double lecture sur la place que l'on attribue au cinéma, et un beau cliché de la vision un peu autistique de ce réalisateur atypique. Sans trop intellectualiser cependant le propos, on passe un super moment de cinéma, dont on ressort forcément surpris et admiratif pour le type qui nous tient en haleine 1h30 devant un pneu.