Besoin de l'éducation.
Rue Case-Nègres est tiré de l'autobiographie éponyme de Joseph Zobel, et qui raconte son enfance dans les années 1930 dans un village de Martinique, plus précisément dans la rue Case-Nègres, qui...
Par
le 8 mai 2020
5 j'aime
Rue Case-Nègres est tiré de l'autobiographie éponyme de Joseph Zobel, et qui raconte son enfance dans les années 1930 dans un village de Martinique, plus précisément dans la rue Case-Nègres, qui était un ancien quartier d'esclaves. Sa grand-mère, seule famille qu'il lui reste, veut le protéger du futur qui l'attend, à savoir travailler dans les plantations, en lui donnant la priorité à l'éducation, et donc à l'envoyer à l'école.
Ce deuxième film d'Euzhan Palcy, qu'elle a réalisé à seulement vingt-quatre ans, est sans nul doute un hommage à ces gens de la Martinique, sur la vie simple qu'ils vivaient, mais aussi un échappatoire vers un avenir meilleur via ce personnage de José, un petit garçon de 11 ans. Il représente quelque part un espoir, poussé par sa grand-mère à bien travailler à l'école afin qu'il puisse devenir fonctionnaire, et ainsi d'éviter d'aller dans les champs. Il y a aussi le vieux sage du village, incarné par Douta Seck, qui lui apprend en même de garder les traditions martiniquaises, de ne pas oublier d'où il vient. Et sa grand-mère, la délicieuse Darling Legitimus (la grand-mère de Pascal) forte en tête, vaillante malgré son âge avancé, qui croit en lui, malgré ses bêtises.
Peut-être est-ce à cause du contexte, bien que ça n'ait pas grand-chose à voir, mais j'ai pensé à La victoire en chantant, le premier film de Jean-Jacques Annaud, dans cette représentation respectueuse des gens dits autres : on sent la profonde empathie de la réalisatrice pour ces personnages, en particulier pour cette grand-mère. D'ailleurs, elle a voulu garder des expressions locales, pas toujours compréhensibles pour les spectateurs, mais il y a quelque chose d'authentique qui s'en dégage et qui m'a touché.
Rue Cases-Nègres est un film dit monde, où personne d'autre que cette communauté ne semble exister, et dont l'humanité qui s'en dégage aurait sans doute gagné à une suite, pour voir l'avenir de José, mais en l'état, Euzhan Palcy a réalisé sans doute quelque chose d'universel.
Créée
le 8 mai 2020
Critique lue 564 fois
5 j'aime
D'autres avis sur Rue Cases-Nègres
Rue Case-Nègres est tiré de l'autobiographie éponyme de Joseph Zobel, et qui raconte son enfance dans les années 1930 dans un village de Martinique, plus précisément dans la rue Case-Nègres, qui...
Par
le 8 mai 2020
5 j'aime
Film adapté du récit autobiographique (même titre) de l'écrivain martiniquais Joseph Zobel. Le film s'attache à un moment particulier, celui où la grand mère fait son possible pour que José, bon...
le 5 sept. 2020
4 j'aime
Comme le roman de Daniel Maximin, ce film est "L'Isolé Soleil". Fabula sauvage et chaleureuse, entre histoire et Histoire, où le spectateur découvre une émotion pure et vive. Ce film dégage tous les...
Par
le 6 août 2011
2 j'aime
Du même critique
(Près de) cinquante ans après les évènements du premier Massacre à la tronçonneuse, des jeunes influenceurs reviennent dans la petite ville du Texas qui est désormais considérée comme fantôme afin de...
Par
le 18 févr. 2022
44 j'aime
Longtemps attendues, les mémoires de Arnold Schwarzenegger laissent au bout du compte un sentiment mitigé. Sa vie nous est narrée, de son enfance dans un village modeste en Autriche, en passant par...
Par
le 11 nov. 2012
44 j'aime
3
Ce nouveau film est situé après la victoire contre Majin Buu, et peu avant la naissance de Pan (la précision a son importance), et met en scène le dieu de la destruction, Bils (proche de bière, en...
Par
le 15 sept. 2013
42 j'aime
9