Rue Case-Nègres est tiré de l'autobiographie éponyme de Joseph Zobel, et qui raconte son enfance dans les années 1930 dans un village de Martinique, plus précisément dans la rue Case-Nègres, qui était un ancien quartier d'esclaves. Sa grand-mère, seule famille qu'il lui reste, veut le protéger du futur qui l'attend, à savoir travailler dans les plantations, en lui donnant la priorité à l'éducation, et donc à l'envoyer à l'école.


Ce deuxième film d'Euzhan Palcy, qu'elle a réalisé à seulement vingt-quatre ans, est sans nul doute un hommage à ces gens de la Martinique, sur la vie simple qu'ils vivaient, mais aussi un échappatoire vers un avenir meilleur via ce personnage de José, un petit garçon de 11 ans. Il représente quelque part un espoir, poussé par sa grand-mère à bien travailler à l'école afin qu'il puisse devenir fonctionnaire, et ainsi d'éviter d'aller dans les champs. Il y a aussi le vieux sage du village, incarné par Douta Seck, qui lui apprend en même de garder les traditions martiniquaises, de ne pas oublier d'où il vient. Et sa grand-mère, la délicieuse Darling Legitimus (la grand-mère de Pascal) forte en tête, vaillante malgré son âge avancé, qui croit en lui, malgré ses bêtises.


Peut-être est-ce à cause du contexte, bien que ça n'ait pas grand-chose à voir, mais j'ai pensé à La victoire en chantant, le premier film de Jean-Jacques Annaud, dans cette représentation respectueuse des gens dits autres : on sent la profonde empathie de la réalisatrice pour ces personnages, en particulier pour cette grand-mère. D'ailleurs, elle a voulu garder des expressions locales, pas toujours compréhensibles pour les spectateurs, mais il y a quelque chose d'authentique qui s'en dégage et qui m'a touché.


Rue Cases-Nègres est un film dit monde, où personne d'autre que cette communauté ne semble exister, et dont l'humanité qui s'en dégage aurait sans doute gagné à une suite, pour voir l'avenir de José, mais en l'état, Euzhan Palcy a réalisé sans doute quelque chose d'universel.

Boubakar
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le 8 mai 2020

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