De retour après avoir été prisonnier durant deux ans, un soldat découvre que sa femme est morte en couches, lui laissant un fils qui n'est pas le sien, biologiquement parlant, mais dont il va quand même s'en occuper avec ses deux autres enfants. Dix-sept ans passent, nous sommes en 1959, et chacun des enfants, devenus adultes, tend à s'affirmer dans leurs choix de vie, au risque de s'opposer avec leur père un peu trop protecteur...
Même si on peut dire Jean Gabin ne se renouvelle pas, car il incarne au fond la France profonde, c'est au fond très bien qu'il ne change pas, car il est à la fois drôle, avec d'irrésistibles répliques signées Michel Audiard, et parfois touchant quand il comprend qu'il ne peut pas infléchir la marche du temps. Surtout vis-à-vis de ses enfants, joués par Claude Brasseur (champion de France sur piste), Marie-Josée Nat (une aspirante mannequin qui veut épouser un homme bien plus âgé qu'elle) et surtout Roger Dumas qui est celui pose le plus de problèmes, à savoir un lycéen un peu voyou sur les bords, en but à toute forme d'autorité. Dans un tout autre genre que Le Pacha, le film parle de cette différence générationnelle, de la société qui se modernise à travers le métier de Gabin, maçon, où on voit la construction de bâtiments autour de la banlieue parisienne, et surtout, c'est un film qui respire la bonne humeur. Surtout grâce à Jean Gabin, que je trouve toujours aussi extraordinaire, car il donne l'impression d'en faire peu, mais c'est comme la France qui bougerait en même temps que lui.
Et oui, les temps changent...