C'est l'histoire d'un père de famille modèle, victime de l'ingratitude et des désirs d'émancipation de ses enfants, parmi lesquels, d'ailleurs, l'un ne l'est pas véritablement.
Par moments, l'histoire rappelle qu'elle est à l'origine celle d'un mélodrame (du dénommé René Lefèvre); cependant, les dialogues d'Audiard lui donne un ton beaucoup moins dramatique qu'attendu. Il est vrai que Gabin joue mécaniquement les dignes prolos en restituant plus sûrement le talent d'Audiard que l'émotion attachée au rôle. Car les répliques cinglantes et caractéristiques du dialoguiste ont pour effet, comme assez souvent du reste, de dénaturer le sujet en masquant coupablement les capacités dramatiques et psychologiques du personnage principal en particulier. Et l'interprétation monocorde de Gabin n'y est pas non plus étrangère.
L'adaptation se devait de trancher entre la comédie et le drame; au lieu de quoi, le récit est bancal, décevant dans un ton comme dans l'autre. De la Patellière n'a même pas su donner un visage intéressant, sinon réaliste, au milieu populaire parisien où se déroule l'histoire des Neveux. Sa mise en scène est d'une rare platitude et ses plans répétés, de jour et de nuit, de la Tour Eiffel pour ouvrir certaines scènes sont des comme tics plutôt ridicules...