Un film décevant, raté et d’un total ennui (1h32) : sur un vrai sujet, les conditions de travail dans le plus gros abattoir de porcs d’Allemagne et même d’Europe (18-20 millions de porcs / an, ce qui le situe à la 5e place mondiale), Tönnies, à Rheda-Wiendenbrück (Rhénanie du nord-Westphalie) où travaillent 7 000 employés, majoritairement des étrangers (Bulgares, Roumains et Polonais), la réalisatrice, au son du « Fandango en ré mineur » de Domenico Scarlatti (1685-1757) et des « Nocturnes » de Frédéric Chopin (1810-1849) fait un film confus, brouillon (sans date, ni lieu, ni fonction des personnes filmées, ni chiffres (tels que importance de l’abattoir, nombre d’accidents du travail, etc.), sans ligne directrice et mal filmé (abus des plans fixes de porcs ou d’employés, long travelling latéral à l’extérieur de l’abattoir, laissant supposer que le tournage à l’intérieur n’a pas été autorisé) et y insère, de façon très artificielle, la répétition, ennuyeuse elle aussi, d’une pièce de Bertolt Brecht (1898-1956), « Sainte Jeanne des abattoirs » (1931) par des lycéens de Neubiberg près de Munich (Bavière) ; écrite 2 ans avant le départ pour le Danemark de l’écrivain, son sujet est un peu daté car la lutte des classes (citation de la parabole des « Ouvriers de la onzième heure », extraite de l’évangile selon Matthieu, où les différents employés reçoivent le même salaire quelle que soit la durée de leur travail) et la critique de la religion (qui promet une vie meilleure dans l’au-delà et justifie l’immobilisme dans le présent) sont moins prioritaires maintenant que les combats pour l’environnement qui, eux aussi, doivent protéger les plus pauvres.