Il ne faut pas aller bien loin pour trouver les influences d'Abel et Gordon, lorgnant clairement sur le cinéma de Jacques Tati et le comique du muet. Et on peut prendre un certain plaisir burlesque au début de ces aventures, notamment à travers certaines scènes assez cocasses.
Cela dit, on a vite l'impression que le rythme s'essouffle et ne va pas tenir très longtemps. À raison, tant le reste est au mieux inégal, au pire irritant. On se retrouve souvent à la limite de la lourdeur, voire embarrassé par un scénario nous racontant vaguement une histoire n'en étant pas vraiment une. Reste que Dominique Abel et Fiona Gordon sont de bons roublards, car malgré cet enchainement bien peu convaincant voire peu pardonnable, ils parviennent à nous reconquérir provisoirement au moment, les gags redevenant plus inventifs et savoureux.
De plus, les quelques scènes de danse sont superbes, qui plus est sur une musique cubaine du meilleur effet. Ces qualités nous poussent à une relative indulgence, mais les réalisateurs restent beaucoup trop refermés sur leur petit mode pour pouvoir rendre le propos vraiment universel.
Dommage, car beaucoup de thèmes sont abordés : la solitude, la tristesse, les problèmes de couple, toujours de façon manière légère, montrant bien qu'il est possible de rire de tout selon le traitement choisi. Quelques-uns apprécieront, beaucoup resteront à quai. Reste à écrire une véritable histoire pour enrichir cet univers singulier car le spectacle, malgré ses forces, est toutefois vraiment peu exaltant.