Après un malaise cardiaque, un homme renfermé sur lui-même, joué par Franck Dubosc lui-même, va décider de prendre le taureau par les cornes et vouloir se rapprocher de sa fille qu'il a abandonné elle et son ex-femme vingt ans plus tôt. Sauf qu'elle est professeur de danse et qu'il déteste ça.
Je l'avoue et assume : le premier film réalisé par Franck Dubosc, Tout le monde debout, était une chouette surprise, loin de la vulgarité crasse et du côté beauf ainsi que dragueur qu'il a assumé depuis ses débuts sur scène. Pour ce second essai, on retrouve là aussi le côté gentil, voire sensible, qu'on ne voit pas forcément chez Dubosc, voire même un humour qui se rapproche parfois de Delépine et Kervern à travers le fabuleux personnage du cardiologue joué par Michel Houellbecq, qui a l'air tout mou, mais balance des phrases morbides avec un second degré qui me faisait hurler de rire. Du genre son assistante qui revient avec les analyses sanguines d'un patient, ceux-ci sont très bons, mais entretemps la personne est morte ; alors Houellbecq répond avec détachement qu'on peut les envoyer à sa femme, ça lui fera un joli souvenir.
Mais je rassure ceux qui ne sont pas sensibles au second degré, car tout le film garde un côté gentil, la fille (et son ex-femme) ne lui en veulent pas trop qu'il les ait quittées vingt ans plus tôt car son retour signifie une seconde chance, Dubosc a comme collègue de travail Jean-Pierre Darroussin, dont peut penser qu'il soit bisexuel mais ça n'est jamais vraiment dit, et il a comme voisine la très drôle Marie-Philomène Nga, dite Lara Fabian. Quant à sa fille, jouée par Louna Espinosa, elle me donnerait envie de m'inscrire dans un cours de danse (ce que j'ai toujours voulu faire d'ailleurs, bougeant comme une brique).
D'ailleurs, les scènes de danse sont bien réalisées, on sent l'effort, la sueur, le bruit des chaussures sur le parquet (un gag sera à ce sujet d'ailleurs), et au final la communion entre deux êtres. Bon, nous ne sommes pas chez Gene Kelly, ça n'est pas le but de l'entreprise, mais tout est fait pour le rapprochement inévitable entre le père distant et sa fille, surtout lors d'un tournoi de danse à venir.
Même si je pense avoir préféré son premier film, car il y avait davantage de mise en scène, Rumba la vie prouve que Franck Dubosc, en tant que réalisateur, a un talent certain, pourvu qu'il ne se caricature pas. D'ailleurs, il y a un petit clin d'oeil à deux de ses anciens films, car pour passer incognito dans ces cours de danse, il se fait appeler... Kevin Sardou.