Il est peu dire que je n'étais pourtant pas franchement parti pour voir la première réalisation de Franck Dubosc, se révélant pourtant une plaisante surprise sur un sujet pas évident. Moins casse-gueule, on se demandait comment le bonhomme allait cette fois s'en sortir, sur un sujet tout aussi inattendu : la rumba. Verdict : pas si bien, pas si mal. En fait, on a vraiment l'impression de retrouver le pire et le meilleur dans un même film. D'un côté, Dubosc évite l'aspect trop prévisible, où l'on devinerait toutes les scènes de la première à la dernière minute. Il est capable de ruptures de ton, de nous emmener vers des directions inattendues
(jolie chanson de Cat Stevens comprise),
ne joue pas trop avec un vrai-faux suspense auquel il met fin plus tôt que prévu, sait donner à ses personnages, sans (trop de) caricatures : un vrai travail a été fait dans plusieurs domaines, y compris sur la danse, jamais tournée en dérision ou ridicule.
On peut même s'amuser des apparitions, moins légères, de Michel Houellebecq en médecin très porté sur la chose : un vrai rôle sur mesure. De l'autre, difficile de ne pas trouver le résultat très inégal. Certaines scènes sont poussives, n'apportant rien, faisant totalement rajoutées pour tenir la durée escomptée. Dubosc ne se montre pas non plus toujours heureux dans l'humour, comme si le beauf qu'il a si souvent joué reprenait parfois le dessus, à l'image de ce héros qui aurait pu être écrit avec plus de finesse, de nuance, ce qui se ressent aussi dans les relations entre les différents protagonistes, évitant au moins d'être trop démonstratif.
Quelques bonnes idées sont abandonnées aussi vite qu'elles ne sont arrivées. Au moins est-ce un titre sur lequel il y a des choses à écrire, positives comme négatives. Joli dénouement, avec la confirmation que la délicieuse Louna Espinosa n'était pas qu'une étoile filante dans le ciel des « Bracelets rouges ». Au vu des attentes, c'est un peu décevant. Pour une comédie (dramatique) française, c'est plutôt pas mal.