Une longue private-joke dont on n'a pas la notice. Rumeurs (Rumours) enchaîne les délires les plus bizarres (des hommes-zombies-bouillasse, Denis Menochet qui n'est là que pour faire des bad trips dans une brouette, Alice Vikander qui parle suédois jusqu'à la fin du film, un cerveau luminescent géant de 2m de hauteur... Oui, vous avez malheureusement bien lu) sur un sujet qui se la raconte à mort le peu de temps qu'il est sérieux (crise mondiale, incompétence des dirigeants internationaux, discours emphasés et vains...). On ne rit pas, car le film se placarde lui-même comme une parodie grinçante à chaque scène (on nous surligne tout, des fois qu'on ne comprenne pas la critique comique... Apparemment, une brouette et des feuillages sur la tronche de l'Ambassadeur français ne suffisent pas à le rendre ridicule, il faut qu'on nous dise "Regarde, on en fait un bouffon, c'est drôle.", ce qu'on est capable de trouver tout seul, normalement...). Mais on n'arrive pas non plus à trouver l'intrigue intéressante, du fait de l'humour chaotique qui casse tout rythme, toute implication du spectateur. Le casting cinq étoiles s'ennuie, dans des rôles ultra-caricaturaux auxquels on ne croit jamais (dépeints en une ligne et demi), aux dialogues affligeants ("Ce ne sont pas des manifestants." / "Alors quoi, ce sont des terroristes ?!" / "Non, pas des terroristes... mais pas des manifestants."... Achevez-le, ce pauvre dialoguiste qui souffre.), aux situations ubuesques (le cerveau géant avec Denis Menochet au casting, pardon, mais on a fait le lien avec l'attribut masculin géant qu'il interprétait chez Ari Aster juste avant, dans Beau is Afraid et, on aurait préféré le voir déguisé en cerveau luminescent, au point où on en était avec ce Rumeurs...). On ne comprend jamais où ce film veut en venir, le popotin coincé entre son envie de satire politique et comédie fantastique... Un ratage sur les deux tableaux. Rumeurs se contente de traiter de demeurés nos dirigeants, c'est bien, mais encore faut-il nous contextualiser pourquoi ils le sont, ce qu'il oublie complètement au profit de sauts fantastiques qui font tâches. C'est au scénario (et aux dialogues, par pitié), qu'il manquait un cerveau de 2m.