Avec son cast alléchant, sa production Ari Aster, ses promesses d'expérimentation et sa thématique politique, Rumours faisait partie de mes grosses attentes du festival de Gerardmer 2025.
Il en est finalement peut-être la plus grosse déception.
Choisir de regrouper les dirigeants du G7 dans un huis-clos pseudo-apocalyptique, c'est à mon sens forcément l’œuvre d'auteurs politisés et j'en attendais donc des scuds bienvenus envers nos élites.
Commençons par les quelques bonnes idées :
- la blague des politiques rédigeant des textes creux à l'envie dans l'idée d'apaiser la population m'a fait sourire la première fois
- pour une raison qui m'échappe, j'étais très cliente du personnage du président italien (je le trouvais attachant, en benêt sympathique)
- certaines scènes autour du personnage du Canadien m'ont fait rire
Voilà, je cherche depuis 5 minutes et je crois qu'on a fait le tour.
A côté de ça, le rythme est mauvais (ça m'a évoqué le scénario d'un jeu Resident Evil), l'image est dégueulasse (les scènes dans la rotonde puent le fond vert mal détouré), la musique est plate comme dans un menu de mauvais jeu vidéo. Et surtout, l'humour est poussif et les rares blagues marrantes sont répétées de trop nombreuses fois au cours du film, jusqu'à la nausée. On dirait une satire écrite par des collégiens mal cadrés par leur prof de français qui vote PS.
En dehors de la blague des discours creux mentionnée plus haut (et même pas vraiment bien contextualisée, en plus d'être répétée ad nauseam), à aucun moment je n'ai perçu la moindre dénonciation de nos dirigeants alors que, bordel, c'était un peu pour ça que j'étais là. Je n'ai d'ailleurs pas ressenti grand-chose, tout court, pour ces personnages que j'ai trouvés mal caractérisés.
Pour finir au sujet de l'humour, je n'ai rien contre l'absurde dans l'absolu mais l'utilisation qui en est faite ici tombe systématiquement à plat.
Le film ne sait pas comment finir et nous emmène dans plusieurs directions différentes sur ses 20 dernières minutes, avec option effets visuels ratés et grands discours de personnages envers qui on a zéro implication, émotionnelle ou intellectuelle.
On ressort de là avec l'impression d'avoir vu un projet d'étudiants en cinéma un peu edgy qui trouvaient drôle de filmer des zombies se branlant comme allégorie de nos dirigeants, tout en passant à côté de l'opportunité de vraiment dire quelque chose d'utile.