Alors que le Terminator de James Cameron faisait sensation partout où il passait, un autre film d'anticipation, au budget bien plus confortable, tentait également d'apporter sa contribution à une thématique passionnante et qui fera toujours les beaux jours du cinéma de science-fiction. Malheureusement pour son auteur Michael Crichton, le succès ne sera pas au rendez-vous et le public en gardera le souvenir d'un sympathique navet, au mieux.
Cinquième tentative de réalisation pour le cinéma du futur créateur de Jurassic Park, Runaway démarrait pourtant bien, la volonté de Crichton d'avoir recours à une science-fiction plausible, anti-spectaculaire, couplée à une mise en scène efficace, promettant un thriller high-tec palpitant et crédible, ancré dans une certaine réalité.
Malheureusement, l'édifice, déjà branlant revu trente ans après sa conception, s'écroule totalement dès l'instant où le metteur en scène nous dévoile la nature de la menace. Le soulèvement de machines censées subvenir aux besoins quotidiens des civils, dans un premier temps, tombe désespérément à plat, ces sortes d'aspirateurs fous ne parvenant jamais à se montrer un tantinet menaçant. Ensuite, l'idée saugrenue de caster la rock-star Gene Simmons en bad guy fait sombrer le long-métrage dans la parodie involontaire, le gus se montrant magistralement mauvais du début à la fin.
Dommage, Runaway proposant quelques idées loin d'être inintéressantes et reposant sur la moustache rutilante d'un Tom Selleck pétant la classe en toute circonstance. Cela reste peu pour pardonner à la proposition de Crichton ses choix malheureux, qu'il s'agisse de ses araignées mécaniques kitschissimes, de son méchant de pacotille ou de la partition datée de Jerry Goldsmith.