Le premier tour de piste est d'entrée très emballant. La promesse d'une rivalité sans limite et d'une course au titre exaltante. Le flash forward est certes un peu lourd dans le récit mais sert le spectacle.
Tout de suite on se rend compte du bon rendu du sport automobile sur grand écran. Le son et l'image sont superbement traités pour les frissons. Quelques tours de plus n'auraient pas étaient de trop même. Seul les images d'intempéries ne fonctionnent pas. La pluie par excès fait très fausse.
Montage super dynamique, mais plutôt efficace. Les introductions de chaque grands prix façon affiches officielles sont très jolies. Marche aussi l'ouverture avec speaker, conditions retransmission en direct. Dommage justement qu'on ne vivent pas assez les courses car les reconstitutions sont impeccables. Hans Zimmer participe aussi à la réussite de la mise en scène avec une musique dans le bon rythme et pour une fois pas trop brutale.
Le film se penche avant tout sur la rivalité et l'ambition. L'opposition de style des deux coureurs est plus qu'intéressante et mérite largement d'être racontée. Elle montre, maladroitement peut-être, la finesse de la frontière entre amour et haine. L'utilité de ce qu'on pourrait appeler un ennemi. La passion que peut apporté un défi commun.
Étrangement quand le film sort de cette relation, c'est beaucoup moins bien. Ni Olivia Wilde ni Alexandra Maria Lara ne sont mauvaises mais le récit de leur idylles respectives l'est. Des ellipses affligeantes et des mises en lien douteuses avec l'influence de la vie sentimentale des pilotes sur leur performances.
Jamais un rôle n'avait aussi bien collé à Chris Hensworth, plutôt parfait en playboy épicurien. Daniel Brühl est encore plus agaçant que dans Inglourious Basterds, pas loin du cabotinage, mais toujours juste. Insupportable au plus au point, sont personnage arrive à nous faire supporter de son adversaire en un tour de montre.
Le monologue final de Niki Lauda est absolument inutile. Le film donne envie de lui même d'aller voir la suite (et le détail) de leurs carrières. Mais il est vrai que la suite des événements appuie encore plus le caractère du personnage bien dépeint de James Hunt.
Tel est grand qui croyait pris, tel est pris qui croyait grand !