Dans le cockpit d'une Formule 1, l'épée de Damoclès n'est jamais loin.
Pas plus tard qu'hier, Rush résonnait dans ma tête comme l'énergie déchaînée d'un bon vieux morceau qui groove. L'existence de ce projet filmique ne m'était pas non plus familier, autant dire que ce fut une surprise enivrante à l'arrivée.
Ce biopic retrace la rivalité entre deux pilotes marquants de la F1, Nikki Lauda et James Hunt, concourant pour les illustres écuries McLaren et Ferrari - c'est en quelque sorte l'âge d'or de ce milieu automobile. Tout oppose les deux hommes, que ce soit leur personnalité respective ou leur façon de manoeuvrer un bolide.
Ron Howard nous livre un long métrage de sport mécanique, un univers rarement abordé avec sérieux et profondeur par le cinéma. En passant par les rouages des écuries et de la difficulté à s'affirmer dans un championnat du monde, dont le titre est fortement disputé. On est lancé dans un chaos d’émotions durant lequel l'intensité ne retombe pas, et qui est porté par deux acteurs interprétant mieux que jamais des personnages convaincus et aux fortes convictions. Le sportif est humain.
Il y a cette scène où James s'imagine conduire afin de se mettre en situation, le ridicule ne me sied pas, mais tout naturellement je me suis mis à faire pareil. Elle est là aussi l'adrénaline communicative, puisqu'on assiste à des courses passionnantes par des passionnés qui risquent la mort. Avant chaque course, James et Nikki ont chacun une manière de se comporter, ils ne calculent pas les choses au préalable, l'un moins que l'autre. Et on les voit également en dehors des circuits, dans des instants du quotidien quand ils sont avec leurs proches, ainsi on perçoit des points de vue divergeaient. Rien de plus probant pour toucher du doigt la psychologie des pilotes.
Les images qui défilent caressent la rétine, le numérique n'est pas dissimulé et il n'y a pas de raison qu'il le soit puisqu'il n'est pas excessif et déroutant tant il s'incorpore parfaitement. A choisir, je dirais que la dernière ligne droite au mont Fuji est exceptionnelle de par son ambiance de pluie inarrêtable et de ses paysages préambulaires en toile de fond. Un petit mot sur la bande-son composée par Hans Zimmer, éclectique et bien calibrée, celle-ci concorde avec la pression qui pèse sur les épaules des différents intervenants du récit (la famille, les amis, les associés d'écurie...) ; on est loin des musiques assourdissantes de Man of Steel, par exemple.
Même si je ne voue pas une folle passion pour les compétitions de Formule 1, Rush est un divertissement survitaminé et habile qui débarque comme ça, sans prévenir, et duquel je suis ressorti avec un large sourire. Autrement, c'est une très belle histoire qui met la lumière sur ce qu'il en coûte d'être sur le podium d'un grand prix...