Captivant !

S'il sera probablement plus parlant à un fan de F1 (ce que je suis) qu'à un spectateur lambda, "Rush" a toutefois d'excellents arguments pour séduire un large public. Ne se focalisant que très peu sur les Grand Prix et les chronos, le film retrace la rivalité Hunt-Lauda dans les coulisses (des prémices jusqu'à 1976) : ambitions, caractères, la quête d'un volant, les amours etc... On y découvre deux pilotes tout à fait opposés. Hunt, abonné à la fête (surtout dans le giron Hesketh) est un dilettante qui boit, fume, baise et cogne tandis que son concurrent Lauda est largement plus rigoureux, sérieux, convaincu de son talent de metteur au point et adepte du franc-parler avec les dirigeants (discussion sans complexe du contrat chez BRM, objections sur la Ferrari du Commendatore). Daniel Brühl est d'ailleurs assez touchant dans son interprétation de Lauda, notamment dans la scène où il fait son retour en course plusieurs semaines après le crash du Nurburgring. Hemsworth (monsieur Thor!) en impose également et m'a régalé après l'interview de Lauda, quand un journaliste fouille-merde insiste sur le nouveau physique du pilote autrichien. Ron Howard romance quelques séquences mais restitue bien l'essentiel de la rivalité, avec une bonne fidélité aux anecdotes connues. Zoomant avec puissance sur les deux champions (c'est ce qui est prévu au programme), Howard place les autres pilotes du peloton en figuration. Regazzoni sera celui que l'on verra le plus parmi eux, tandis que le reste est entrevu en réunion d'avant-course ou bien cité pendant les scènes de Grand Prix (Andretti, Reutemann, Laffite ou encore Lunger l'un des sauveurs de Lauda). En bref, "Rush" est un bel hommage à ce duel d'envergure, il ne traîne pas et joue correctement sa partition. Mon seul regret est purement technique, puisque les filtres utilisés sont assez sales. Heureusement le film est plus fort que ça, il m'a subjugué notamment grâce aux grandes performances des premiers rôles.