Je ne me lasse pas de voir et revoir les films de Wes Anderson, c'est pour moi le réalisateur qui arrive le mieux actuellement à tisser des univers colorés, féeriques, plongés dans une folie maîtrisée et sous jacente sans pour autant rester confiner dans ce confort pour y abreuver les mêmes histoires.
Mr Anderson est avant tout un magnifique conteur d'histoires qui au lieu d'utiliser son extraordinaire forme pour palier un manque de substances fonctionne à l'envers. Chacun de ces récit aura quelque chose de concret à dire, à narrer, à faire passer et c'est pour rendre ce fameux message plus fort, l’esthétique, la symétrie, le cadrage, la musique viendra se glisser et jouer son rôle final.
Et c'est d'autant plus intéressant de se plonger dans ce Rushmore à nouveau après avoir contemplé sa filmographie pour y lire et deviner la suite de ses aventures. Le retour en enfance, sa fascination pour Jaques-Ives Cousteau et plus précisément l'océan et la liberté qu'il procure. Le revoir avec ce regard là ne rend que l'ensemble plus cohérent plus naturel. Avec un postulat de départ assez élémentaire, notre Ami Wes y appose ses rêves, son passé, ses envies, et son futur, le tout sous le regard naïf et paradoxalement si mature d'un Jason Schwartzman en début de carrière qui tel un Christian débite les mots d'un Cyrano avec adresse, délicatesse et fougue.
L'ensemble est un concentré absolument délicieux dans lequel le slow motion utilisé à bon escient alterne avec une ambiance théâtrale et raffinée dans lequel un Bill Muray désabusé peut retrouver une seconde jeunesse dans l'une des amitiés les plus chouettes que j'ai pu voir au Cinéma.
Pour tous ceux qui trouvent que sa filmographie est trop chargée, répétitive, laissez vous au moins guider par les premiers pas d'un autodidacte amoureux de cinéma qui offre ici 90 minutes absolument délectables.