Malgré la présence de l'immuable Bill Murray, Rushmore est un fil de débuts : deuxième film de Wes Anderson, deuxième aussi pour Olivia Williams, et premier film de Jason Schwartzman qui squattera ensuite la quasi-totalité des films du réalisateur. Et pourtant, déjà une énergie de dingue ! Devant la caméra, le jeune acteur de même pas 18 ans rayonne et montre déjà tout son talent. Pourtant, pas facile de jouer cet ado génie touche-à-tout, entre ses transports amoureux et ses comportements de gros taré. Un personnage excessif dans toutes ses dimensions, compensé par un jeu presque dans la retenue - mais pas barbant. Derrière la caméra, le style de Wes Anderson n'est pas encore totalement là. Par rapport à ses films suivants, les couleurs sont encore bien ternes et le film n'est dans la démesure que dans le scénario. On remarque déjà une tendance qui deviendra maladive pour la symétrie et des personnages tous aussi barrés les uns que les autres - chacun dans leur genre. Au final, une comédie légère qui va dans toutes les directions, des rires aux larmes en passant par des débuts de réflexion sur l'amour, l'âge, le deuil, l'école… et toujours sur ce qui est hors du commun.