Il est certes plus facile de "lire" la singularité de ce "Rushmore", premier film largement diffusé de Wes Anderson (son deuxième en fait), après avoir fait l'expérience de "La Famille Tannenbaum" et surtout de "la Vie Aquatique" : on retrouve tant de points communs thématiques et formels entre les trois films que la qualité "d'auteur" de Wes Anderson ne fait guère de doute. Une discrétion touchante de la mise en scène, opérant par petites touches assez mélancoliques, des personnages empreints d'un désabusement profond et jamais idéalisés (au contraire tous capables de mesquineries et de lâchetés qui les disqualifieraient dans la plupart des films hollywoodiens), une capacité étonnante à faire virer à l'aigre les situations qui désamorce la comédie, et surtout une remarquable capacité à échapper à la niaiserie, même dans les happy ends... [Critique écrite en 2005]