Avec le temps, je suis devenu un inconditionnel des films de Wes Anderson.
Etrangement, j'ai longuement bloqué sur celui-ci, ayant encore trop en tête personnage que Bill Murray jouait dans The Tennenbaums, et j'avais peur (à juste titre d'ailleurs), que les personnages aient suffisamment en commun pour rendre le visionnage frustrant, retrouver une base commune et pourtant ne pas s'y retrouver complètement.
C'est certainement dû à un manque de distance de ma part, ça et au fait que Bill Murray dispose d'un capital affection démesuré en ce qui me concerne.
Entre temps je me suis laissé mener par son personnage désabusé dans l'excellent Lost In Translation (quoi qu'en disent certains). Puis j'ai oublié.
Ce qui nous amène à il y a peu (quelques heures en fait), moment de lucidité où j'ai réalisé que, ô joie, il me restait deux Wes Anderson à découvrir!
Rocket Bottle et Rushmore.
Ce dernier étant dans ma pile virtuelle d'attente, et n'ayant pas regardé de "bon" film depuis un bout de temps, préférant séries abrutissantes et lectures légères, je l'ai lancé du bout des doigts.
Et une fois de plus, ce film s'est imposé de lui même comme quelque chose de singulier, de fin, d'acide, de drôle, d'amer. Bref, encore une réussite à l'actif du réalisateur.
L'amour nihiliste de Schwartzman pour la belle et so british Olivia Williams, la tristesse de cette dernière, la dérive tragicomique de Bill Murray, le tout projeté sur Rushmore en toile de fond, univers décalé et fantasmatique pour nous autres gens du peuple.
Une fuite en avant dans la rivalité entre deux amis qu'une génération sépare mais qu'un amour obsessionnel rapproche, dérive hors de contrôle dans l'escalade des moyens utilisé, frôlant plus d'une fois la tragédie.
Bref, rien à dire à part que ce film se place aux cotés des belles réussites de Wes Anderson, de celles qui laissent l'oeil humide et le coeur chaud après visionnage.
Dommage qu'il n'en reste qu'un en ce qui me concerne...