La fureur de vivre made in 80's

Réalisé dans la foulée d' Outsiders qui évoquait déja le malaise de la jeunesse à une époque différente, Rusty James est devenu au fil du temps et en reprenant une expression trop reservie, un "film culte" avec une intrigue qui rappelle la Fureur de vivre dont James Dean était le héros. Coppola adapte un roman également culte des ados américains signé Susan Hinton et livre une oeuvre insolite sur cette fureur de vivre des années 80, et surtout le mal de vivre de certains loubards des banlieues au travers d'une intrigue pourtant minimaliste mais qu'il transfigure d'une façon sensible, à la limite sentimentale et en apportant une réelle émotion.

C'est une sorte de poème urbain désespéré et mélancolique, avec certaines références (Dennis Hopper n'est plus le hippie mythique de Easy Rider mais un vieux pochtron pathétique), des recherches visuelles (emploi des courtes focales et un superbe noir & blanc), et des personnages bien travaillés, dont celui de Motorcycle Boy, le grand frère de Rusty qui revient dans son quartier, incarné par Mickey Rourke qui trouvait là un rôle important qui allait le propulser vers la gloire ; Rusty incarné par un jeune Matt Dillon constamment dans l'admiration du frère ainé, se jette dans un parcours initiatique violent mais dont il sortira meurtri et enfin adulte.

La lenteur de l'action, le message philosophique certes peu subtil, les acteurs, les recherches musicales de Stewart Copeland participent grandement à cette ambiance de rivalités et de combats entre bandes, tout n'est qu'une question d'atmosphère. Coppola signe un film d'auteur très habile qui surprenait dans sa filmographie en 1983.

Créée

le 17 mai 2024

Critique lue 191 fois

17 j'aime

3 commentaires

Ugly

Écrit par

Critique lue 191 fois

17
3

D'autres avis sur Rusty James

Rusty James
0eil
9

Critique de Rusty James par 0eil

Après une longue discussion ayant pour thèmes les Parrains que je venais de découvrir et mon admiration pour le Mickey Rourke des années 80, magnifique dans Angel Heart, on me conseilla Rusty James,...

Par

le 3 févr. 2011

44 j'aime

1

Rusty James
Sergent_Pepper
8

“Well, you're better than cool. You're warm.”

Après Coup de Cœur, expérimentation kitchissime et Outsiders, première incursion du côté de la jeunesse désœuvrée, j’attendais le pire de Rumble Fish. Long clip à la plastique parfaite, d’un superbe...

le 1 déc. 2013

36 j'aime

7

Du même critique

Il était une fois dans l'Ouest
Ugly
10

Le western opéra

Les premiers westerns de Sergio Leone furent accueillis avec dédain par la critique, qualifiés de "spaghetti" par les Américains, et le pire c'est qu'ils se révélèrent des triomphes commerciaux...

Par

le 6 avr. 2018

123 j'aime

98

Le Bon, la Brute et le Truand
Ugly
10

"Quand on tire, on raconte pas sa vie"

Grand fan de westerns, j'aime autant le western US et le western spaghetti de Sergio Leone surtout, et celui-ci me tient particulièrement à coeur. Dernier opus de la trilogie des "dollars", c'est...

Par

le 10 juin 2016

98 j'aime

59

Gladiator
Ugly
9

La Rome antique ressuscitée avec brio

On croyait le péplum enterré et désuet, voici l'éblouissante preuve du contraire avec un Ridley Scott inspiré qui renouvelle un genre ayant eu de beaux jours à Hollywood dans le passé. Il utilise les...

Par

le 5 déc. 2016

96 j'aime

45