Après la merveilleuse découverte que fut Outsiders il y a quelques semaines, c'était une évidence il faut que je vois tout Coppola.
Je me suis donc empressé de me procurer Rusty James qui serait parait-il dans la lignée d'Outsiders, et une fois de plus c'est magnifique. Coppola capte comme personne une certaine frustration, celle des rêves brisés, des mythes perdues et de l'attente de reconnaissance. Dans un noir et blanc brumeux, Rusty james divague, s'épuise à ne rien faire attendant le retour du temps bénit des gangs ou l'on se battait pour l'honneur, ce temps qui a vu son frère aujourd'hui partit acquérir une réputation mythique.
Coppola redonne sa chance aux jeunes, a leur envie irrationnel, a leur amitié irraisonnée. Coppola s'autorise tout, des ombres et fumées sorti tout droit de l'expressionnisme, des mouvements irréels mais toujours dans un soucis de cohérence avec ce qu'il raconte.
Rusty James c'est la fuite, le départ sans que celui n'arrive, alors on tourne en rond, on écoute les récits du grand frère revenue sur son périple et on rêve de la mer. C'est d'une beauté folle, poignante.
Plutôt que de paraphraser le ciné-club de Caen sur la performance Mickey Rourke je préfère les citer, parce qu'ils arrivent à dire mieux que moi ce que je pense:
"Pour dépeindre les retrouvailles de deux frangins mal-aimés, Coppola retrouve l'accent des tragédies grecques. Révélation de Mickey Rourke en Motorcycle Boy, visage poupon, air lointain, jeu Actor Studio. L'allure somnambule d'un mort en sursis, cette idole désenchantée et acharnée à combattre sa propre image a quelque chose de poignant."