Après Gozer, c'est Vigo qui se ramène

Cinq ans. Depuis le succès de S.O.S. Fantômes premier du nom, les salles de cinéma en ont vu des films projetés sur leurs grands écrans en cinq ans. Quand la suite fut annoncée, l'intervalle d'années passées entre les deux sorties des films, bien qu'elle semblait courte, pouvait paradoxalement s'être ressentie comme plus longue et l'effet de mode et de hype écoulé sur ces réalisations d'Ivan Reitman risquaient fort de finir rapidement en désuétude, surtout pour le deuxième film en salle en fin d'année 1989.

S.O.S. Fantômes II souffre, mais ça je ne l'appris que plus tard, de sa réalisation faite à contre-cœur car cette suite est un film d'une commande qui devint insistante qui eut Reitman et les acteurs à l'usure. Le film souffre également de la comparaison avec celui de 1984, du fait surtout qu'il est un (presque) copié-collé du déroulement scénaristique de son prédécesseur.

Mis en stand by après avoir renvoyé Gozer le Sumérien dans sa dimension, les membres l'équipe de chasseurs de fantômes s'occupent comme ils peuvent, subissant l'ingratitude des New-Yorkais. Le maire (toujours avec la trogne de David Margulies) semble avoir renié la grande menace surnaturelle qui s'était manifestée et son assistant, un nouveau connard sous les traits de l'acteur, Kurt Fuller, fait savoir à quel point nos scientifiques du surnaturel ont fait mauvaise publicité suite aux dommages causés cinq années auparavant bien qu'ils aient sauvé le monde.

Les bases se posent ou se reposent :

D'étranges phénomènes se ruent autour de Dana Barrett et principalement vers son bébé, une rivière de slim rose psychoactif coule dans de vieux souterrains de New York, un ancien seigneur sanguinaire et sorcier des Carpates, le fameux Vigo (la trogne de Wilhelm von Homburg bien trouvée pour le rôle) figé dans son tableau sorti des sous-sols d'un musée, veux revenir dans notre monde dans le corps d'un enfant pour se réincarner. Comme par hasard, il s'agit de l'enfant de Dana Barrett. Les méprisés gars de S.O.S. Fantômes reprennent du service après la manifestation de deux revenants dans un palais de justice et Venkman (Bill Murray) redrague Dana (Sigourney Weaver) après s'être séparés tous les deux entre les trames des deux films, ce qui fait moins d'effet et déçoit un peu. Le nouveau personnage et valet, Janosz Poha (le comédien Peter McNicol), contraint de servir Vigo, fait trop caricatural ou cartoonesque et le traitement fait à la secrétaire, Janine (Annie Potts), laisse quand même à désirer de par sa tenue vestimentaire. Rick Moranis joue encore son personnage de Louis Tully dont les avances de Janine ne le laissent pas indifférent, les deux présents en plus dans une pub bien naze de service.

L'entreprise de S.O.S. Fantômes conspuée puis de nouveau sauveuse et rassembleuse pour affronter à nouveau un mal des temps anciens. Des séquences avec des scènes de sentiments dégoulinants parfois gênants. La Statue de la Liberté animée, pour contrer les ondes négatives du slim souterrain, qui succède au destructeur Bibendum Chamallow. S.O.S. Fantômes II assemble certes de nouveaux éléments mais malheureusement dans un scénario quasi calqué sur celui du premier dans son déroulement.

Personnellement, après la lecture du bouquin issu du film qui allait sortir à l'époque (et qui montre plus de scènes où Louis Tully tente de piéger le glouton du premier film s'empiffrant comme un gros dégoûtant), ce qui attisait une certaine espérance de passer un bon moment en salle par la suite, la douche fut un peu tiède pendant la séance avec une histoire moins marquante bien que dotée de quelques moments pouvant traumatiser des plus jeunes non avertis.