Je viens de revoir Ghostbusters II. Quand je me suis inscrit sur SensCritique, j'ai remarqué que cette suite était beaucoup moins appréciée que le premier épisode, et je me suis dit que le fait que je l'ai vu pleins de fois étant enfant m'a laissé d'excellents souvenirs du film, alors que si j'y pensais objectivement, je ne le trouverais pas si bon.
En fait non, en le revoyant là j'ai été presque surpris de voir comme le film est excellent, et j'ai dû mal à comprendre qu'on ne puisse pas l'apprécier autant que Ghostbusters 1.
Sur un certain site, j'avais lu plusieurs articles d'un type qui est fan de Ghostbusters, mais qui reprochait au 2 de chercher à copier le schéma du 1 en ramenant les héros à la case départ.
Moi ce n'est pas ainsi que je vois les choses : je trouve ça cool que Ghostbusters II, contre toute attente, ne montre pas les héros en pleine gloire, mais au contraire dans la décadence ; on prend en compte les conséquences des dégâts qu'ils ont causé dans le premier film, même s'ils étaient acclamés à la fin de celui-ci. Dans la plupart des films habituellement, le héros sort vainqueur et on ne parle même pas de tous les dégâts qu'il a causé pour atteindre son but.
Dans la même idée, j'aime le fait que Peter et Dana soient séparés, et "pire" encore, que Dana se soit mariée avec un autre, et ait eu un enfant de lui !
Le concept au cœur de l'intrigue, celui du slime réactif aux émotions humaines, est vraiment bien trouvé, surtout qu'il exploite le fait que les New-Yorkais soient (de réputation) odieux, ce qui permet par ailleurs d'apporter un message à la fin du film.
Les ghostbusters incitent les gens à faire preuve de bonté et de bonne humeur, et ce qui est drôle c'est que justement, la fin du film a le même effet sur le spectateur [spoilers] : voir tous ces personnages unis, enchantés par cette chanson super cool qu'est "Higher and higher", balancée par les ghostbusters au sommet d'une Statue de la Liberté qui marche, ça me donne carrément la pêche !
Ah et puis quand même, avoir osé faire marcher la statue de la liberté ! Je crois que ça m'a plus impressionné en voyant le film maintenant que quand j'étais enfant ; faut dire que je me rends compte comme c'était fou et audacieux.
Dès le début du film, j'ai trouvé les gags excellents. Ce qui m'a particulièrement étonné, c'est ce talent pour caractériser le personnage d'Egon comme un gros nerd, tout en le rendant drôle ; soit le personnage fait des blagues qui font appel à ses connaissances scientifiques, soit il illustres ses propos en sortant des faits ou termes scientifiques qui lui semblent évidents, et qu'il imagine évidents pour les autres aussi. Dans tous les cas, le personnage apparaît comme un nerd tout en étant cool, et jamais le film ne se moque de lui, au contraire. (à côté des blagues d'Egon, celles faussement geeks de big bang theory paraissent encore plus pourries qu'elles ne le sont déjà).
Les acteurs sont tous excellents, donnant vraiment vie à leurs personnages (que ce soit Moranis et Potts, parfaits en couple de nigauds, ou alors même le psychique au début qui semble vraiment convaincu en ses visions de fin du monde). La BO est très cool. Le film a beau être une comédie, les FX sont excellents, conçus avec le même sérieux que pour un film d'horreur ou de SF ; la particularité des deux Ghostbusters, c'est quand même de réussir à allier des moments de comédie avec des moments de fantastique qui peuvent être pris au premier degré. Ces chaises qui sautent dans la scène du tribunal, ça m'impressionne encore aujourd'hui, et surtout il y a cette scène avec les têtes décapitées, qui m'avait totalement effrayé quand j'étais gosse.
Enfin, Janosz en nounou fantôme, vu que c'est un peu wtf, c'est peut-être encore plus creepy...
J'adore ce film, peut-être autant (voire plus ?) que le premier Ghostbusters. Je ressors de chaque visionnage tellement revigoré que je regrette qu'on ait pas eu droit à plus d'aventures des Ghostbusters. Et je comprends aussi pourquoi, quand j'étais gosse, je mourrais d'envie de devenir un Ghostbusters quand je serais grand... (un rêve qui ne s'est pas réalisé). Mon amour pour ce film se mesure avec tous ces regrets que j'ai...