Un film est bien, mais avec un scénario, c'est mieux.
Le gros défaut du film est de ne pas raconter grand-chose, ou du moins de ne pas réussir à choisir ce qu'il veut raconter.
J'avais aimé le précédent. "Ghostbusters: Afterlife" faisait le travail. La transition entre l'ancienne et la nouvelle génération s'est très bien déroulée. Il y avait une dose de nostalgie, mais aussi un renouveau. Bref, c'était un vent de fraîcheur.
Dans celui-ci, bien que la transition ait eu lieu, je trouve que la nouvelle équipe a du mal à être au premier plan. Il suffit de voir comment se déroule la fin pour le comprendre.
Le maire de la ville n'est autre que Walter Peck. On le retrouve aussi frustré que dans le premier film. Or, il aurait dû évoluer. Il avait tort, et il a été obligé de l'admettre. Les événements du deuxième film auraient dû l'affecter. À la fin du second film, l'équipe avait été louée. À chaque nouveau film, j'ai l'impression que l'équipe est blâmée au possible. J'aurais bien vu le maire venir en aide aux SOS Fantômes à la fin, en reconnaissant qu'il s'était trompé à leur sujet. Cela aurait pu arriver.
Il y a aussi une dimension qui est sous-exploitée. Dans le film, Ray et Winston ont une discussion sur le fait qu'ils sont "trop vieux pour ces conneries". C'est une dimension qui est sous-exploitée dans le film. Et c'est dommage. Le temps passe, le monde change, et on peut s'interroger sur la place qu'on y occupe.
Le sidekick comique est insupportable. Là où Louis Tully était touchant et plus complexe qu'un simple comique de service, le nouveau personnage, Nadeem Razmaadi, se contente d'aligner les blagues l'une après l'autre. On ne parvient pas à s'y attacher. L'humour fait partie de SOS Fantômes, mais il était mélangé au reste avec beaucoup de subtilité. C'était du comique, mais du comique sérieux.
Pour le reste, le film démarre à 30 minutes de la fin. Le méchant est expédié en 15 minutes. Bill Murray est passé prendre son chèque. Ses répliques sont drôles, ce n'est pas la question. On a l'impression que la présence de Bill Murray vise simplement à cocher une case dans la liste des éléments à inclure. Le centre de recherche sur le paranormal est sous-exploité. La nouvelle équipe n'est même pas au courant de son existence, ce qui est plutôt étrange étant donné qu'ils continuent de chasser les fantômes.
Phoebe Spengler, qui jouait le rôle d'une fille brillante dans le précédent film, est devenue une ado stupide ne faisant que des bêtises. Trevor est absent du film. Paul Rudd est sous-utilisé. Lucky Domingo est là uniquement pour faire de la figuration et apporter une résolution à l'intrigue.
On parle de portail vers une autre dimension. Je regrette tellement qu'on n'y soit pas allé. Le jeu vidéo l'avait explorée. Autre idée sous-utilisée, je veux parler de la technologie permettant de devenir un fantôme. Pendant le film, Ray explique qu'il se pose la question tous les jours. Il s'interroge sur ce que ça ferait d'être un fantôme. Or, dans la scène post-générique, on aurait pu le voir essayer.
En bref, c'est un film qui aurait pu raconter quelque chose et qui ne raconte rien. On prétend que c'est un film pour enfants. Ce n'est pas une excuse. Espérons qu'un futur film aura plus à raconter, quitte à prendre quelques risques.