Sur une île brésilienne, dans les années 30, un groupe d'hommes commandé par le français Coulibaud (Jean Marais) travaille au radioguidage des avions quand survient la menace de prisonniers évadés de leur pénitencier.
C'est un sujet tout à fait insolite dont le réalisateur Georges Rouquier se sert, comme il l'indique au début du film, pour rendre hommage aux pionniers de l'aviation. Un hommage discret, tournant le dos à l'exaltation et à l'héroisme édifiant -on ne verra pas plus d'avions que de pilotes-
qui passe par une action aussi singulière que modeste, sur l'île de Noronha, ne dépassant pas, d'ailleurs, les limites de la base des français.
Le huis-clos de Noronha ne décide pas d'une aventure spectaculaire et débridée. Rouquier s'appuie sur des personnages réalistes, voire minimalistes, qu'on regarde vaquer consciencieusement à leur mission quotidienne tout en s'apprêtant à se défendre contre l'attaque probable des détenus évadés.
Le cinéma atypique de Georges Rouquier, qu'on ne connait que par ses fictions documentaires étonnantes "Farrebique" et "Biquefarre", c''est une intrigue et des personnages très simples, sans les effets de mise en scène, sans les artifices scénaristiques courants du film d'aventure, a fortiori exotique. Ce souci d'intégrité et d'humilité expose cependant cette fiction à un manque de relief dramatique. Ainsi, je retiendrai du film tout autant son dépouillement et son anticonformisme que la faiblesse relative de son contenu.