ICAC et police de Hong Kong traquent des criminels d’envergure internationale dans une suite de bien meilleure niveau que son premier volet.
David Lam n’a jamais été le plus grand réalisateur en activité à Hong Kong. Mais, grâce à des choix de sujets judicieux et une orientation commerciale clairement assumée, le réalisateur/producteur avait su se faire une place au soleil au sein de l’industrie cinématographique hongkongaise des années 80/90. Mais quand l’industrie perdit en vitesse au milieu des années 90, David Lam préféra tirer sa révérence et s’essayer à d’autres activités plus lucratives. C’est peu dire que son grand retour derrière la caméra en 2014 ne fit pas beaucoup de vagues à HK. Son Z Storm était un condensé de ce que son cinéma pouvait offrir de pire et flirtait souvent avec le nanar. Il n’empêche que le film parvint à faire un petit bénéfice en Chine continentale, ce qui donna l’envie aux producteurs de relancer la mise avec un deuxième volet, ce S Storm.
L’ICAC a été mis au courant d’une possible fraude sur les paris sportifs gérés par le Jockey Club. William Luk (Louis Koo) et son équipe se met au travail mais, très vite, leur principal suspect (Terence Yin) est abattu par un mystérieux assassin. Le crime relevant de la compétence de la police, une équipe de cette dernière menée par l’instable Lau Po Keung (Julian Cheung) se lance également dans l’enquête. Mais les deux groupes se retrouvent à s’opposer plus souvent qu’à s’entraider.
Des incorruptibles à visage humain
De Z Storm à S Storm, le concept n’a pas beaucoup évolué. Il s’agit toujours de raconter les exploits de la célèbre agence anti-corruption de Hong Kong dans le contexte actuel et de manière distrayante. Mais là où Z Storm avait des airs de mauvaise série TV gouvernementale, S Storm corrige le tir. Et si l’équipe de William Luk est toujours montrée sous un jour très flatteur, elle semble nettement moins déconnectée de la réalité que celle du premier film. Des petites remarques sur les difficultés que connait l’autorité ces derniers temps ancre davantage l’intrigue dans le contexte réel actuel et permet de renforcer la crédibilité de ce qui nous est raconté ici. De même, David Lam et son scénariste habituel ont nettement plus travaillé la psychologie des principaux protagonistes. Ceux-ci ont un vécu, des difficultés personnelles et/ou professionnelles et apparaissent ainsi moins comme des clichés propagandistes comparé au premier film.
La couleur de l’argent
Des efforts appréciables mais qui ne changent pas foncièrement la nature du film. David Lam a toujours fait dans le commercial le plus assumé et il n’y a pas de surprise à attendre ici. S Storm a donc son lot de séquences d’action ou de poursuites qui n’hésitent pas à faire dans la franche exagération pour impressionner le spectateur. De même, si l’intrigue présente quelques idées intéressantes (corruption au sein d’une des entreprise semi-gouvernementales les plus influentes de la ville), les implications qu’elle recouvre sont expédiées pour préférer mettre en avant des méchants occidentaux dans la plus pure tradition des séries B d’action des années 80. Comme quoi, même après 15 ans loin des caméras, on ne peut pas complètement changer ses vieilles habitudes !