Cinderella
Il était une fois dans leur opulente demeure de Glen Cove sur l'île de Long Island, la famille Larrabee et leurs domestiques. Pour sa dernière soirée avant de partir étudier la cuisine à Paris,...
Par
le 9 sept. 2014
25 j'aime
4
Grâce à une mise en scène artisanale d'une technicité incroyable, précise et rythmée, et une écriture ciselée, Sabrina est une comédie romantique délicieuse, une machine bien huilée roulant sans accroc.
Billy Wilder livre un marivaudage (ou plutôt une "opérette viennoise") joyeux, à son meilleur lorsqu'il décrit l'habile retournement de classes sociales ; c'est l'histoire de la fille d'un voiturier au service d'une famille d'industriels puissants qui, changée après un voyage à Paris, revient chambouler les esprits des aristocrates qu'elle servait. Cette aristocratie, Wilder la montre dans toute son élégance (cadre superbe, réceptions high class), et n'oublie jamais de la moquer gentiment ; l'ouverture est un succulent moment dénonçant l'absurdité de la richesse, où chaque élément extérieur a son pendant intérieur, et son intendant particulier.
Qu'arrive-t-il lorsque cet entre-soi, où seuls les intérêts personnels et financiers comptent, éclate à la vision d'une sublime femme ?
C'est toute cette déconnexion du réel que Wilder décortique avec sympathie dans une première partie parfaite, avant de prendre le chemin plus balisé de la comédie amoureuse.
"Comment comptez-vous ramener ma fille à Paris ?
- En première classe évidemment !"
"Aucun pauvre n'a jamais été qualifié de démocrate pour avoir épousé un riche."
Peuplé de sublimes séquences (une danse sur un court de tennis vide, une chanson de Piaf doucement chantée dans un mélancolique voyage nocturne en voiture), Sabrina, derrière son humour cocasse, servi par des comédiens n'ayant jamais peur du ridicule, vaut surtout pour la grâce absolue d'Audrey Hepburn, superbe et impériale dans ce film qu'elle porte entièrement, épaulé par la classe blessée d'un Humphrey Bogart dans un rôle à contre-emploi et de William Holden dans la peau d'un personnage plus fin et touchant qu'il ne paraît. C'est Hepburn qui, par son intelligence déguisée en fausse candeur, dévoile tout le spectre de la lâcheté masculine et incarne à elle seule le charme de ce film léger et drôle, qui se déguste comme une flûte de champagne à bulles fines.
"Isn't it romantic ?"
https://www.youtube.com/watch?v=VcuDBCuds70&ab_channel=LateNightSoundtracks
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleures comédies romantiques, Journal Cinéphile de 2020, Les meilleurs films avec Audrey Hepburn, Les meilleurs films de Billy Wilder et Les meilleurs films avec Humphrey Bogart
Créée
le 27 déc. 2020
Critique lue 152 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Sabrina
Il était une fois dans leur opulente demeure de Glen Cove sur l'île de Long Island, la famille Larrabee et leurs domestiques. Pour sa dernière soirée avant de partir étudier la cuisine à Paris,...
Par
le 9 sept. 2014
25 j'aime
4
D'accord ce n'est pas la meilleur comédie de Billy Wilder (oh mais quel est ce film que l'on voit tout là-haut? Ne serait-ce pas La Garçonnière?), ok on frôle par moment la mièvrerie, bien sûr le...
Par
le 8 août 2011
23 j'aime
1
Capable de s’attaquer à divers genres avec brio, comme en témoigne le géant Boulevard du crépuscule, le drame Le Poison ou des comédies satyriques telles que Certains l’aiment Chaud ou La...
le 2 avr. 2014
21 j'aime
Du même critique
Il y a au départ la petite histoire qui donne son origine cocasse au film : la rencontre, tumultueuse pour le moins, de François Ruffin avec Sarah Saldmann, chroniqueuse sans grande finesse du...
le 2 oct. 2024
21 j'aime
La Nuit où Laurier Gaudreault s'est réveillé est probablement l'œuvre la plus dure et la plus mure de Xavier Dolan, construite comme une compilation presque étouffante de tous ses thèmes, de toutes...
le 21 févr. 2023
19 j'aime
2
Film emblématique d'une génération, The Blues Brothers n'a pas réussi à me convaincre. En tous cas pas totalement. Certes je n'ai pas passé un mauvais moment, j'ai même ri franchement à certains...
le 29 déc. 2015
18 j'aime