Huppert et Balasko : Quand la Vulgarité Éloquente Rencontre Audiard et Chopel

À l’occasion du 16e Festival des Lumières à Lyon, la scénariste Karin Silla Perez a choisi de présenter Sac de nœuds, le premier film réalisé par Josiane Balasko. Sorti en 1985, ce film montre à quel point Balasko était engagée dans des thèmes sociaux « avant son temps », tels que les femmes battues, les viols, et la prostitution. Tant mieux que tout cela soit abordé sous la forme d’une comédie au ton léger, presque burlesque, même si ce n’est pas un registre auquel je suis particulièrement habituée pour le cinéma français.

Le contraste entre l’humour et la gravité des sujets est fascinant. Isabelle Huppert, qui "fait sa Marilyn" en incarnant une blonde peroxydée fuyant son mari gendarme violent, est à la fois glamour et tragique, un peu à la manière d’une Marilyn Monroe ou Debbie Harry. Son personnage, exagérément féminin et vulnérable, ajoute une couche de satire à l’ensemble, en décalage avec la sombre réalité des situations qu’elle traverse.

Voir ce film à 11h15 du matin a probablement influencé ma perception, permettant d’absorber la grisaille presque "havraise" sans trop m’attarder sur la réalité des thèmes abordés …

Certaines scènes m’ont rappelé le néoréalisme de films comme Educating Rita de Lewis Gilbert et Nuts in May de Mike Leigh, par leur façon de capturer la banalité du quotidien, comme un après-midi dans un camping. Mais Sac de nœuds va plus loin, avec un ton irrévérencieux qui m’a complètement entraînée dans cette "affaire de faux" : à la fois drôle, intrigante, et profondément mélancolique.

Bien que le film n’ait pas connu un énorme succès à sa sortie, les Parisiens se souviennent encore avec tendresse de son affiche. Malgré ses imperfections, Sac de nœuds contient des moments de pure magie ( camping car, cheval blanc et plein d’autres personnnages spéciaux ) qui laissent sans souffle. Et la vulgarité est délibérément choisie… alors profite-t-en ! Tout le casting était entièrement complice dans ce sac de nœuds.

En fin de compte, je n’ai pas eu d’autre choix que de lui attribuer un 9 sur 10.

Cleo-57
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le 20 oct. 2024

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