Isabelle Huppert, en femme battue et blonde peroxydée, Josiane Balasko, en pauvre fille suicidaire, et Farid Chopel, repris de justice évadé compose un trio hors-norme et mal assorti dans une petite vadrouille de paumés sans perspective.
Pour son premier film, Balasko rompt avec l'esprit des Bronzés et réalise une comédie étonnamment noire. Provinciale ou citadine, la société qu'elle décrit et à laquelle elle confronte ses trois personnages trop candides, est une ramassis de méchants et de beaufs, de pervers et d'imbéciles. Dans un esprit caricatural qui s'avère en définitive plus pesant, faute de finesse, que comique (telle cette représentation de flics crétins ou ivres). Le projet de Balasko est sans doute honorable mais il débouche sur un film somme toute raté, peu convaincant en tout cas. Le scénario est constitué en une série de péripéties sans cohésion, plutôt vulgaires, à la fois dans leur conception et en termes d'humour, qui stigmatise une mise en scène qui manque tout autant de rigueur que d'unité. Et puis, les personnages, trop typés, sont décevants. Le contre-emploi d'Isabelle Huppert de gentille fille sexy n'est pas aussi savoureux qu'attendu tandis que dans son rôle de dépressive, Balasko est un peu terne, que le personnage de Farid Chopel est plutôt vague. Ce trio-là s'assemble mal, faute d'une vraie matière.