Alors qu'il reste encore quelques bouquins de Roald Dahl à mettre en images, c'est au tour de "Sacrées Sorcières" de bénéficier d'une seconde adaptation live, trente ans après le très bon film de Nicolas Roeg. Notamment produit par Alfonso Cuarón et Guillermo del Toro, co-écrit par ce dernier et réalisé par Robert Zemeckis, le long-métrage ne pouvait qu'être scénaristiquement parfait et visuellement époustouflant. Il n'en est rien.
A l'instar du BGG de Spielberg, cette nouvelle adaptation pue le numérique sur toutes les coutures, n'offre visuellement rien de vraiment appétissant et s'apparenterait presque à un produit de commande réalisé par un Raja Gosnell ou un Rob Letterman. Sauf qu'on est dans un blockbuster de 45 millions de dollars qui plus est réalisé par Robert Zemeckis, le génie de la caméra, le prodige des effets spéciaux révolutionnaires, le metteur en scène qui repousse les limites et qui propose ici un film horriblement bas de gamme, jamais drôle, parfois repoussant (les souris numériques sont à peine plus réalistes que Stuart Little) et rarement touchant.
Si on peut saluer quelques séquences sympathiques et des décors somptueux, la mise en scène dynamique mais quelconque, les CGI omniprésents visibles comme le nez au milieu de la figure, le pauvre score musical d'un Alan Silvestri peu inspiré et l'interminable introduction ne sont rien comparé au clou du spectacle : Anne Hathaway qui livre une future tristement célèbre interprétation de la Grandissime Sorcière, coiffant au poteau Musetta Vander en matière de performance over the top (les vrais savent). Sorti directement en streaming aux Etats-Unis, Sacrées Sorcières reste une immense déception, regardable une unique fois et terriblement oubliable. Robert, refais-nous un Pôle Express s'il te plait, pas ce gloubi-boulga numérique et générique cent fois moins inventif que n'a pu l'être Ratatouille.