Take Shelter
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Difficile d'évaluer à chaud un film qui se fonde essentiellement sur l'étrangeté et un malaise sournois. On ne peut pas dire qu'on prenne un plaisir immense à le regarder, même s'il est malin et bien observé. Par contre, l'effet produit par cette plongée dans les États-Unis des années 80, qui me ramène à ce que j'ai vécu alors, est immédiatement euphorisant : Madonna qui passe à la radio, les joggings qui pochent aux genoux, les coupes de cheveux improbables, à l'architecture délirante, consolidées par des tonnes de laque, les chemisiers bigarrés à l'extrême, flottant à des kilomètres du corps, les baskets blanches à scratch surmontées de grosses chaussettes en boudins, même en plein été... ça, c'est marrant. Et cette "musique" explicite à en devenir flippante, au synthé, c'est pareil, on sait qu'on est sur la planète Eighties. Après, je suis plus réservée sur l'analyse du fond. Todd Haynes, qui a fait des merveilles sur l'éblouissant Carol, suit ici une autre Carol, introvertie, à la voie melliflue presque inaudible, en proie à un trouble que ses symptômes physiques ne font qu'évoquer en surface. En bourgeoise chétive, obsédée par sa déco et son aérobic, Julianne Moore apporte un décalage qui oscille entre inquiétant et exaspérant, tant elle semble flotter entre deux mondes sans parvenir à vraiment en appréhender aucun. S'ensuit une quête à tâtons, assez pénible pour elle et donc pour nous, puis une dérive sectaire dont honnêtement, je ne parviens pas à être sûre qu'elle vise à être dénoncée, tant le message est subtil et ambigu. D'un autre côté, cette absence de clarté dans la conclusion est bien plus fertile qu'un épilogue bavard qui clorait le tout avec fermeté. Malgré tout, l'aventure a été longue et souterraine, et on en émerge content de remonter à la surface.
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Créée
le 12 mars 2018
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