Après À l'abordage réalisé par Guillaume Brac, Sages-femmes est une nouvelle fiction tournée avec des élèves du Conservatoire d’art dramatique de Paris. Doté de la même émotion et énergie débordante, le troisième long-métrage de Léa Fehner, nous plonge dans le quotidien d'une maternité sous tension. Louise et Sofia, deux amies qui viennent tout juste de terminer leurs études, découvrent la réalité d'une profession et de ses exigences. Dans un service en manque de moyens, où tout va très vite, où chaque minute est comptée, elles vont devoir faire face à la pression et se soumettre aux injonctions d'un métier qui ne pardonne pas. Entre émoi de donner la vie et angoisse de parfois côtoyer la mort. C'est au plus près du réel, des visages et des corps en lutte, que s'immerge la caméra de la réalisatrice pour nous faire ressentir le pouls de ses personnages. Au-delà de l'émotion, Sages-femmes n'en n'oublie pas d'être drôle, distillant au détour de quelques scènes, des instants plus comiques. Le film constate avec rage et clairvoyance comme le fit Catherine Corsini dans La fracture, le délitement d'un système de santé qui a choisi le profit au détriment de l'humain. Allô maman, ici danger!