Sailor et Lula avait reçu à Cannes en 1990 la Palme d'Or, ce qui avait suscité à l'époque les huées du public et des professionnels présents sur la Croisette. Plus de 25 ans plus tard, l'oeuvre de David Lynch est devenue culte.
Sailor et Lula permet de retrouver des acteurs que l'on croise quasiment à chaque fois chez Lynch: Dern, Rossellini, Dean Stanton, etc. mais aussi une équipe technique qui évolue finalement peu, le cinéaste aimant faire confiance aux mêmes personnes.
Le cinéaste revisite quelque peu le magicien d'Oz, le tourne à sa sauce et en fait une oeuvre aux multiples facettes: action, romance, ambiance, etc.
Comme de coutume, le cinéaste parvient à créer quelque chose de particulier, une oeuvre qui aime prendre son temps, qui nous présente deux jeunes face à leurs destins et leurs rêves, à leur envie éperdue de liberté et surtout de pouvoir profiter de leur amour. Un amour qui ne plait guère à la mère de la jeune femme.
C'est surtout l'occasion de voir un duo d'amoureux passionnés joués de manière parfaite ou presque par Nicolas Cage, à l'époque où il tournait dans des bons films, chose qui se compte sur les doigts d'une main sur ces dix dernières années, et Laura Dern. Il y a quelque chose de très sensuel, érotique dans la manière dont le couple évolue. Laura Dern est tout simplement fabuleuse.
A un tel point que les autres points du film, pourtant si habituels à la manière dont le cinéaste les réalise et traite les sujets semblent nettement en-dessous que cette passion qui nous est montrée à l'écran, une passion qui se consume tel un feu, mais qui semble ici n'en jamais finir.