Nous poursuivons ce Festival Sofilm Summercamp de Nantes avec l'un des films qui a bercé mon adolescence.
Et je me suis ce 21 juin 2018 trouvé un nouveau point commun avec Bertrand Mandico, venu en discuter avec nous, épaulé par l'excellent Antoine Guillot, journaliste à France Culture : l'impression de ne jamais avoir quitté le fauteuil de cette salle de cinéma où je m'étais assis lorsque j'avais 17 ans.
Ces images, une allumette craquée en particulier, ce royaume du kitch apocalyptique, ces sons qui m'obsédaient et m'obligeaient à retourner dans cette même salle dès le lendemain. A l'époque, les hormones en folie, "Sailor et Lula" me donnait envie de hurler de bonheur, je rêvais d'une peau de serpent, d'emmener danser Lula, de crier son nom et de finir par lui chanter "Love Me Tender"...
Puis mes 17 ans m'ont quitté, et à chaque fois qu'ils me semblaient trop s'éloigner, je reprenais une dose de "Wild at Heart". Mes sensations initiales étaient toujours là, mes 17 ans étaient toujours en vie mais accompagnés de vibrations au fur et à mesure plus claires. Les années passées, et leur lot de films, de joies, de malheurs, avaient fait de moi un être plus complexe, et ces sensations quasi animales de l'adolescence étaient rejointes par d'autres. Certes Sailor et sa Lula continuaient à m'électriser, à me donner chaud, mais ils ont commencé à m'émouvoir. A quel âge ce qui m'apparaissait de plus en plus comme un "Roméo et Juliette" sous acide m'a-t-il arraché des larmes pour la première fois, je ne m'en souviens plus précisément.
Mais une chose est sûre, ce 21 juin 2018, face à cette copie d'origine sublimement griffée par le temps, elles sont remontées, j'ai broyé la main de la Lula assise à mes côtés, et j'ai enfin crié...
NB : On poursuit le petit compte-rendu du Festival Sofilm demain avec du lourd, qui va faire jouir vos mirettes dans les semaines et mois à venir.