Madame de Maintenon, favorite de Louis XIV, imagine et patronne une institution chargée d'éduquer, de former, en les recueillant très jeunes dans les campagnes, des jeunes filles éclairées et, surtout, émancipées. Ambitieux projet à travers lequel Madame de Maintenon (Isabelle Huppert) a le souci d'épargner à ses pupilles, par l'instruction, la tutelle des hommes.
D'ambition, le sujet de Patricia Mazuy n'en manque pas, et on est d'ailleurs, au début du film, intrigué par cette histoire singulière et anecdotique. Mais l'histoire de l'institution de Saint-Cyr, figée dans son château et ses costumes d'époque, finit rapidement par rebuter par sa théatralité, sa réalisation, ses personnages. Tout me semble maladroit ici.
En premier lieu l'interprétation, celle des jeunes filles en particulier, qui reproduit ou détermine une gravité affectée et vaine alors qu'aucun des personnages n'est touchant ou intéressant. La mise en scène, ensuite, avec son montage aléatoire, dont on ne sait pas s'il faut y voir des intentions elliptiques ou l'illustration d'un récit lacunaire, et avec ses séquences bavardes ou emphatiques.
Le film donne le sentiment, au-delà de son étrangeté revendiquée, d'une approche et de personnages inaboutis, d'un style sans élégance ni brio qui ternit les idées, telle celle montrant comment le projet généreux de la Maintenon glisse insensiblement vers une religiosité austère.