Pauvres petites filles riches

Rare que je n'aille pas au bout d'un film. Jamais au cinéma car l'acte de sortir de la salle est, je trouve, violent. Evidemment, chez soi c'est beaucoup plus simple. Au bout d'une heure de visionnage, j'ai trouvé le sort de ces jeunes filles passablement inintéressant. La scène d'Esther jouée devant le roi fut mon coup de grâce : Racine, ce n'est déjà pas facile à suivre pour un spectateur du XXIème siècle, alors dit par des ados... C'est bien simple, je ne comprenais rien.

Même quand elles sont censées jouer la vie courante à Saint-Cyr, les jeunes filles récitent pratiquement toutes leur rôle, ce qui n'aide pas à entrer dans le film. Huppert fait du Huppert, avec sa petite moue des lèvres qu'on retrouve quelque soit le contexte. Visuellement, le film a un aspect très daté, et pas du XVIIème siècle.

Dommage, car le film démarrait bien, avec cette scène assez glaçante montrant Madame de Maintenon forcée de passer à la casserole alors qu'elle a bien autre chose en tête. Puis allant se laver au bord d'un étang. Bien aimé aussi l'irruption incongrue des autruches à Saint-Cyr, la virée nocturne des jeunes filles en forêt, et le personnage de Racine incarné par Jean-François Balmer. Mais ces quelques moments réjouissants s'avérèrent bien trop rares pour emporter le spectateur que je fus. C'est le bien plus réussi La prisonnière de Bordeaux qui m'avait incité à en voir plus de Patricia Mazuy. Pas sûr que je persévère.