Bonjour tout le monde,
Je me suis dis, en mon for intérieur, que ce film est encore un biopic , ou plus exactement un biopic concentré sur les chapitres de la vie d' Antoine de Saint - Exupéry et de son ami Henri Guillaumet , au niveau de la compagnie de l' Aéropostale dans les années 1930, face à la chaîne de montagne nommée la cordillère des Andes avec ses magnifiques oiseaux que sont les condors qui planent tel des avions naturelles et les avions qui essaient d ' imiter le vol du condor andin et ces hommes et ces femmes pionniers du courrier postal aéroporté ..............
Un début ..........
Puis quelques années après....
C' est l' essence de ce long métrage !
Je te remplissais de tisanes :
« Bois, mon vieux ! »
« Ce qui m’a le plus étonné… tu sais… »
Boxeur vainqueur, mais marqué des grands coups reçus, tu revivais ton étrange aventure. Et tu t’en délivrais par bribes. Et je t’apercevais, au cours de ton récit nocturne, marchant, sans piolet, sans cordes, sans vivres, escaladant des cols de quatre mille cinq cents mètres, ou progressant le long de parois verticales, saignant des pieds, des genoux et des mains, par quarante degrés de froid. Vidé peu à peu de ton sang, de tes forces, de ta raison, tu avançais avec un entêtement de fourmi, revenant sur tes pas pour contourner l’obstacle, te relevant après chutes, ou remontant celles des pentes qui n’aboutissaient qu’à l’abîme, ne t’accordant enfin aucun repos, car tu ne te serais pas relevé du lit de neige.
Et en effet, quand tu glissais, tu devais te redresser vite, afin de n’être point changé en pierre. Le froid te pétrifiait de seconde en seconde, et, pour avoir goûté, après la chute, une minute de repos de trop, tu devais faire jouer, pour te relever, des muscles morts.
Tu résistais aux tentations. « Dans la neige, me disais-tu, on perd tout instinct de conservation. Après deux, trois, quatre jours de marche, on ne souhaite plus que le sommeil. Je le souhaitais............" ( Extraits de
"Terre des hommes " qui est un recueil d'essais autobiographiques d'Antoine de Saint-Exupéry, paru en février 1939 en France, pour lequel il reçoit le grand prix du roman de l'Académie française, puis aux États-Unis d' Amérique, en juin 1939, sous le titre de Wind, Sand and Stars (National Book Award).
Et quelques mois après .....
C' est la seconde guerre mondiale puis la paix puis , et cetera ..........
Le film est simplement une ode ,dense, intense , sublime et qui magnifie l' amitié chez ces deux héros, modestes et sincères , face aux horreurs montantes des fascismes des années 1930 en Europe plus particulièrement !
Vincent Cassel et Louis Garrel habitent avec authenticité, ces deux hommes hors du commun. Le personnage de Noëlle est bien incarné par Diane Kruger.
Cette œuvre cinématographique aurait pu être mieux filmée à l' aide de plans séquences, de travellings et autres lents dézoomages pour intensifier les paysages andins évidemment mais aussi il aurait été splendide de montrer les images mentales au cours de l' épopée, dans la neige et la glace, d'Henri Guillaumet et de placer , par exemple en voix off, des extraits de. " Terre des hommes" d' Antoine de Saint- Exupéry durant ces moments ........
On pourrait penser :
" S' il te plaît,... ..dessine- moi un avion qui vole comme un condor au - dessus des cimes andines .....
Si tu m' apprivoises.......tu auras un vrai ami pour toujours.....
Et cetera ....." .......Vous connaissez la suite qui est magique, poétique et philosophique.........Mais qui n' est pas , à dessein, le sujet de ce long métrage qui ausculte les interrogations et les interactions de ces deux aviateurs profondément amis en une époque fort préoccupante...........
Ces trois aphorismes sont du philosophe Friedrich Nietzsche et je vous les laissent en méditation vis à vis de ce film, des années 1930 et de mon écrit qui me vient suite à la vision de cette œuvre cinématographique de Pablo Agūero.
Il ne faudrait guère que nos années vingt du vingt et unième siècle ne ressemblent pas aux années trente du siècle précédent. Certes, comparaison ne saurait être raison, mais il y a des moments historiques iniques, stériles et délibérément obscènes et dangereux que toute femme et tout homme, lucide et humaniste , se doit de contribuer à écarter, à la mesure de ses moyens personnels mais , aussi, à la mesure des autres humains qui, tel des vagues, jardinent un océan alternatif aux sirènes néfastes de la négation des autres , voire à leurs oblitérations ..............Tout est résistible ! Tout est aléatoire ! Tout est possible ! Le destin , donc la vie, est synonyme d' impermanence, de volonté, de lucidité , d' action et de dialogue constructif , et ce destin se tisse sans fil préfabriqué, sans nihilisme mortifère , mais avec l' espoir réaliste et surtout la volonté irréductible de bâtir une espérance concrètement positive pour soi et les autres, quotidiennement, en essayant de faire de son mieux comme ces deux aviateurs, comme Noëlle et tous les êtres humains qui eurent pour objectif de résoudre des problématiques à première vue impossible à résoudre!
Qu' en pensez - vous ?
Cordialement.
Gérard Michel